Le combat n'est pas totalement gagné et la vigilance doit rester de mise. La réconciliation nationale «sera menée dans le respect de la lettre et de l'esprit» de la Charte, «dans la ferme application» de la Constitution et des lois de la République, «en même temps que la lutte contre le terrorisme sera poursuivie avec une détermination plus renforcée que jamais», a affirmé, samedi dernier, en conseil des ministres, le chef de l'Etat. Un message adressé, en premier lieu, aux groupes terroristes récalcitrants, qui continuent de perpétrer des attentats sporadiques. Ainsi, et parallèlement à la mise en oeuvre des mesures prévues dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, à savoir la libération de pas moins de 2000 islamistes et leur indemnisation et réintégration dans leurs lieux de travail, une lutte sans merci est livrée par les services de sécurité aux dernières poches terroristes. Se sentant cernés de partout, rejetés d'une part par la population et subissant les coups de boutoir des forces de sécurité, les sanguinaires s'adonnent à des actes désespérés. Comme une bête blessée, ils ne lésinent pas sur les moyens, même les plus sophistiqués. L'arrestation au début de l'année d'un activiste proche d'Al Qaîda, qui s'apprêtait à rejoindre les maquis islamistes, pour initier les groupes armés aux nouvelles méthodes d'attentats, notamment les explosions par système de télécommande à distance, atteste du degré de nuisance de ces groupes, qui ont pratiquement tout perdu, sachant qu'ils ont raté la meilleure occasion pour se rendre. Par ailleurs, une source à la Direction générale de la Sûreté nationale confirme l'existence d'un document signé par l'émir national du Gspc, Abdelmalek Deroukdal, appelant ses groupes à accentuer la pression et à racketter pour se constituer un maximum d'argent. Cette directive, qui intervient en pleine réconciliation nationale, a pour but évident de réanimer les unités de combat de l'organisation grâce à un nouveau recrutement, lequel ne peut se faire sans un apport financier important. L'époque où des jeunes désoeuvrés se bousculaient pour rejoindre les groupes terroristes est révolue. La conjoncture n'est plus la même, notamment après la mise en oeuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, adoptée par l'écrasante majorité du peuple algérien. Ainsi, donc, et après avoir épuisé tous les moyens pour amener les récalcitrants à rejoindre le droit chemin, l'Etat, conformément à ses engagements, mènera une lutte implacable contre ceux qui continuent à défier la volonté populaire. Dans ce cadre, plusieurs opérations de ratissage sont menées à travers le territoire national, plus particulièrement à l'Est et au Centre, où d'énormes moyens sont mobilisés pour déloger les sanguinaires. A Sedate, dans la wilaya de Jijel, les forces de l'ANP continuent de resserrer l'étau autour d'un important groupe terroriste, estimé en dizaines d'après des sources sécuritaires. Idem pour les régions de Toudja -Beni K'sila, présentées pour être le nouveau quartier général du Gspc, où une vaste opération de ratissage est actuellement en cours. A noter que parallèlement à ces opérations, des négociations sont en cours pour amener les groupes terroristes à se rendre. A l'Est, on parle d'un émir et de pas moins de vingt de ses éléments qui s'apprêteraient à se rendre aux services de sécurité. En somme, même si les groupes terroristes sont aujourd'hui aux abois, profitant de la moindre occasion pour commettre des attentats spectaculaires, il reste que le combat n'est pas totalement gagné et que la vigilance doit rester de mise.