Ben Laden a disparu d'Afghanistan. Nul ne sait actuellement où il est. Abou Qotada a disparu, lui aussi, en Londonistan. La police et les services de sécurité le recherchent activement. Ben Laden a sûrement pu construire une cave pour se cacher à vie. Abou Qotada, en revanche, ne pouvait s'échapper sans la complicité de ces mêmes services de sécurité qui prétendent aujourd'hui le rechercher. En effet, Abou Qotada, le leader spirituel du Gspc, responsable de par ses fatwas de la mort de milliers d'Algériens, n'a plus été vu depuis le 15 décembre dernier, jour où le Parlement britannique a voté la nouvelle loi antiterroriste qui permet l'arrestation de tout individu suspecté de terrorisme sans jugement. Pourtant, il était en tête de liste des suspects à être détenus, et ayant été remise au ministre de l'Intérieur. Il faisait l'objet d'une étroite surveillance depuis les événements du 11 septembre. Une dizaine d'officiers se relayaient chaque jour. Le moindre mouvement était signalé. Selon une source officielle, la nouvelle loi a été conçue «sur mesure» pour jeter l'ambassadeur en Europe de Ben Laden en prison... «Je suis bien et en toute sécurité, mais ne me demandez pas où je suis», a déclaré Abou Qotada à ses fidèles dans une communication interceptée vendredi. Sa femme, enceinte de son cinquième enfant, a indiqué qu'elle n'a aucune nouvelle de son mari depuis un mois déjà. Tout porte à croire qu'Abou Qotada n'a pas quitté la Grande-Bretagne pour le simple fait que le ministère britannique de l'Intérieur ne lui a pas octroyé le document de voyage nécessaire pour un quelconque déplacement. Son avocate, Gareth Pierce, qui représente la plupart des «terroristes», a critiqué ces nouvelles lois en disant que plusieurs suspects ont été internés sans aucune charge. «Ce sont des disparitions. Beaucoup de femmes en sont devenues des veuves et beaucoup d'enfants des orphelins.» Selon des sources proches des islamistes, entre 30 et 70 musulmans étrangers ont été arrêtés depuis que le Parlement a voté en urgence les nouvelles lois antiterroristes. Abou Hamza, le leader spirituel de Antar Zouabri, n'est, quant à lui, pas touché par ces lois. Il est détenteur de la nationalité britannique. Cependant, trois combattants britanniques d'Al-Qaîda sont passibles de la peine de mort aux Etats-Unis. L'un d'entre eux a été transféré à la prison de haute sécurité de Guantanamo Bay, Cuba. Les deux autres devront suivre dans les tout prochains jours. Les Américains ont remis leurs noms aux autorités de Sa Majesté la reine, mais sans trop de détails. Ils seront sûrement mieux traités que n'importe quel autre détenu et ils pourront, selon toute vraisemblance, bénéficier des circonstances atténuantes... Cela dit, Faïzal Hadi Shinwari, le nouveau ministre afghan de la Justice, a déclaré qu'il prononcera la peine de mort contre Ben Laden et le mollah Omar s'ils devaient être arrêtés et jugés en Afghanistan. «Ben Laden et les Arabes qui ont combattu à ses côtés sont les responsables de la destruction de mon pays. Ils ont sali notre religion. Selon la loi islamique, ils ne méritent que la peine de mort.» Enfin, plus de deux cents «British muslims» se sont rendus en Afghanistan afin de combattre pour Ben Laden, avoue le MI6. Combien d'entre eux vont-ils revenir chez eux sans être inquiétés...?