Venu en Algérie depuis le début de la semaine dernière à l'occasion de sa participation à un colloque sur l'islam qui s'est tenu dans la capitale, le cheikh Youssef El Qaradhaoui, grand mufti d'El Azhar a harangué, jeudi dernier, les fidèles des mosquées, les adeptes des zaouias et autres curieux à Tizi Ouzou. D'emblée, dans son discours accueilli par des cris d' «Allah Akbar» qui fusaient dans la salle, le docteur El Qaradhaoui, dira: «Depuis 1982 où je suis venu en Algérie pour prendre part à un colloque sur l'islam à Tlemcen, j'ai émis le voeu de visiter un jour la Kabylie. Aujourd'hui, donc, ma venue à Tizi Ouzou, région des Imazighen, coïncide avec une journée mémorable. Il s'agit de l'anniversaire de la mort du colonel Amirouche, un enfant de la région tombé au champ d'honneur. Cette région a enfanté des hommes qui ont porté l'islam à travers le monde en contribuant à sa gloire, dont on peut citer Tarek Ibn Ziad qui a conquis l'Andalousie», a-t-il ajouté avant d'estimer, dans la foulée, que Tizi Ouzou est une localité d'islam, des zaouias, du savoir et des révolutionnaires. Ainsi, évoquant l'histoire de la Kabylie, le conférencier citera, entre autres, l'insurrection d'El Mokrani et cheikh El Haddad et le combat de Fatma N'Soumer qui sont , tous, selon lui, issus de zaouias. «Lalla Fatma N'Soumer avait tenu tête à plusieurs généraux français. Elle avait sous sa houlette des héros comme elle avait également mobilisé des hommes pour lutter contre l'occupant», a-t-il souligné avant de poursuivre: «Cette région ne doit pas s'écarter de l'islam car l'islam n'est autre que la religion de la science. On doit refuser les voix qui plaident pour la division de la nation musulmane». Pour le docteur El Qaradhaoui, durant les années de colonisation, la France voulait ôter aux Algériens leur identité. Elle a, soutient-il, même tenté de transformer les mosquées en églises. Galvanisé, sans doute, par les applaudissements incessants de l'assistance, le conférencier s'est montré hostile à la transcription des plaques et enseignes de signalisation en français à Tizi Ouzou. «L'arabe est la langue de Mohamed. Il faut enseigner l'arabe et le Coran», a-t-il exhorté. Par ailleurs, notons enfin que les organisateurs de cette rencontre, la direction des affaires religieuses de la wilaya de Tizi Ouzou notamment, ont failli à leur tâche sur le plan organisationnel. D'ailleurs, ce sont les agents de sécurité de la Maison de la culture, lieu où s'est tenue la conférence, qui ont dû faire face à la foule, dont la moitié n'a pas réussi à accéder à la salle. Les journalistes, eux aussi, ont poireauté plus d'une heure à l'extérieur avant de rejoindre la salle.