Avec ses 30 ans d'expérience, Me Youcef Hamouda, président de la Chambre nationale de résolutions des litiges (CNRL) a indiqué que la Ligue nationale de football professionnel (LFP) et la direction du MC Alger «ont fauté» au sujet de l'affaire du joueur camerounais, Rooney Eva Wankewai. Cela s'est passé, dans la soirée de samedi dernier, lors de l'émission «Ahki Ballon» de la chaîne El Bilad TV, animée par Kamel Mahdi, en présence du responsable de la rubrique sportive du quotidien L'Expression, Mohamed Benhamla, et de l'ex-arbitre international, Mohamed Zekrini. Me Hamouda a, d'abord, tenu à préciser qu‘«en réalité, la direction du MCA ne devrait pas du tout saisir la CNLR», car «en aucun cas, celle-ci n'est habilitée à résilier les contrats des joueurs», insistant sur les lois et règlements et en précisant que «seul l'employeur a le droit de résilier les contrats des joueurs». Plus précis, Me Hamouda se pose la question: «Mais alors pourquoi la direction du MCA n'a pas saisi le TAS d'Alger, celui de Lausanne ou la Commission des statuts des joueurs de la FIFA? Il faut savoir que même ces institutions ne sont pas habilitées à résilier le contrat d'un joueur. Celles-ci, en plus de la CNRL, ne sont qualifiées que pour la compensation du joueur», insiste le président de la CNRL. Il explique, ainsi, la problématique en rappelant que «la direction du MCA a commis l'erreur de déposer sa requête auprès de la CNRL le 4 octobre pour la résiliation du contrat de Rooney». «Or, il fallait s'adresser à la LFP qui en est habilitée. Et c'est ce qui explique notre réponse au MCA», argumente-t-il encore. Le président de la CNRL a tenu également à préciser: «La direction du MCA avait bien fait de résilier le contrat du joueur Rooney dès qu'elle a reçu la réponse de la Fédération camerounaise que le certificat de joueur international présenté par le joueur était en réalité un faux certificat. Mais, l'autre erreur de la direction du MCA est le fait d'avoir porté cette affaire devant des juridictions pénales compétentes. Et comme le pénal tient le civil en l'état, il ne fallait pas saisir la justice.», fait remarquer Me Hamouda. De plus, le président de la CNRL a bien indiqué que: «Si le MCA n'avait pas déposé plainte en civil, peut- être que le club algérois aurait eu un verdict favorable, car nous sommes en possession d'un document officiel émanant d'une structure officielle à savoir la Fédération camerounaise de football attestant que le certificat de joueur international remis par le joueur est un faux et ce document est signé par le secrétaire général de la Fédération camerounaise. Par contre, celui déposé par le joueur est signé par le directeur de la communication de la Fédération camerounaise de football.». Par ailleurs et pour mettre les responsables du MCA face à leurs responsabilités, Me Hamouda a rappelé: «J'ai reçu et à plusieurs reprises les responsables du MCA en leur expliquant parfaitement la situation. Mais, ils ont fauté en saisissant la justice.» Par ailleurs, Me Hamouda a été très clair au sujet du règlement de cette affaire: «C'est à la LFP de régler cette affaire, dans la mesure où c'est elle qui a attribué la licence au joueur.» A ce moment-là, le responsable de la rubrique sportive de L'Expression est sollicité par l'animateur de l'émission pour donner son avis. Benhamla cite l'article 5 des dispositions réglementaires (enregistrement des licences, Ndlr) dans sa section consacrée au recrutement des joueurs étrangers, pour expliquer qu' «il y a d'abord ce premier point qui indique que le joueur étranger doit avoir un statut d'international pendant au moins deux années». Ensuite, poursuit-il, «La Ligue par le biais de la Fédération algérienne de football, devait adresser une correspondance à la Fédération camerounaise de football pour confirmer le statut du joueur à recruter. La Ligue établit, ainsi, la licence au joueur en fonction de ce document parvenant de la FECAFOOT. Comment se fait-il, donc, qu'une année après, on s'aperçoit que ce certificat est faux? Donc, la Ligue est bien fautive dans ce cas», estime le chef de rubrique sportive de L'Expression. Evoquant les cas des joueurs Toual et Ouertani, qui ont également un litige avec leur club, Me Hamouda explique: «Ils sont venus pour une histoire de récupération de leurs compensations. Et la CNRL n'a fait qu'appliquer les lois et les règlements du pays pour trancher. Ainsi, Toual par exemple a eu des indemnités qui s'étalent de la résiliation de son contrat jusqu'à la fin de celui-ci, soit à juillet 2021.» Et de poursuivre: «Cette année, nous avons battu le record des dossiers à notre niveau, puisqu'on compte plus de 400 dossiers à traiter.». Sur un autre registre, l'ex-arbitre international, Mohamed Zekrini, a soulevé le problème des «Chevaliers du sifflet» en fustigeant les responsables de la FAF pour ne pas avoir révisé les salaires des arbitres qui touchent 40 000 DA par match, alors qu'ils arbitrent des joueurs touchant des centaines de millions de centimes. Il fait remarquer, dans ce sillage, que les arbitres qui ont été convoqués pour un stage récemment à Aïn M'ila, n'ont pas effectué de tests PCR. Et c'est à se demander pourquoi? D'ailleurs, fait remarquer Zekrini, «nous avons deux de nos arbitres qui sont au Caire pour arbitrer la demi-finale de la Ligue des champions qui sont testés positifs, à savoir Ghorbal et Etchiali». Zekrini n'a pas omis, dans ce sillage, de soulever la responsabilité de la FAF, «qui ne fait rien pour défendre les arbitres».