Le Front Polisario a mis en garde contre l'escalade militaire à El Guerguerat et tenu le Royaume du Maroc pour responsable de ce qui pourrait découler de cette situation dangereuse, a indiqué l'Agence de presse sahraouie (SPS). Dans un communiqué rendu public samedi, au terme d'une réunion d'urgence qu'a présidée le secrétaire général du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, consacrée à l'examen des répercussions de la violation continue par l'occupation marocaine de l'accord militaire N1 et du cessez-le-feu, le Front Polisario a déclaré «un état d'urgence maximal en vue de faire face à la situation générée par la persistance du Maroc à occuper des parties du territoire sahraoui et à faire fi de ses engagements vis-à-vis de la partie sahraouie». Le Front Polisario a en outre qualifié «d'évolution dangereuse» la présence massive de forces marocaines au cours des deux jours précédents face à des civils sahraouis sans défense manifestant devant la brèche illégale dans la région d'El Guerguerat, au su et au vu de la MINURSO, a ajouté la même source. Le Secrétariat national du Front Polisario a par ailleurs appelé le peuple sahraoui à «faire montre des plus hauts niveaux de vigilance et de mobilisation afin de faire face à toutes les possibilités, sous la direction de son Front populaire pour la libération de Saguia El Hamra et Rio de Oro et de son armée». Le Front Polisario a également condamné «la persistance de l'occupation marocaine de certaines parties du territoire de la RASD, membre de l'Union africaine, d'une part, et sa tentative continue de se soustraire à ce qu'il avait signé avec la partie sahraouie sous la supervision de l'ONU et de l'Organisation de l'unité africaine/Union africaine (UA), d'autre part», tenant le Royaume marocain pour responsable des répercussions de «cette situation dangereuse». Vendredi, la Quatrième commission de l'Assemblée générale de l'ONU, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation a adopté une résolution sur la question du Sahara occidental concernant la mise en oeuvre de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, réaffirmant la responsabilité de l'ONU envers le peuple sahraoui. Prenant note du rapport du Secrétaire général présenté à l'Assemblée générale le 29 septembre 2020 dans lequel il soulignait, entre autres, que la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) de l'Assemblée générale et du Comité spécial sur la situation concernant l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, aborde la question du Sahara occidental en tant que territoire non autonome et une question de décolonisation. A cet égard, elle a réaffirmé le droit inaliénable de tous les peuples à l'autodétermination et à l'indépendance conformément aux principes énoncés dans la Charte des Nations unies et dans la résolution 1514 (XV) de l'Assemblée générale du 14 décembre 1960 contenant la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. La résolution de la Commission intervient au lendemain de l'adoption par le Conseil de sécurité de sa résolution 2548 (2020) du 30 octobre 2020 sur le renouvellement du mandat de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO). La résolution réaffirme donc le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance conformément aux principes énoncés dans la Charte des Nations unies et dans la résolution 1514 (XV) de l'Assemblée générale.