Se dirige-t-on vers une fermeture des établissements scolaires? Cette question se pose inévitablement, après la récente décision du report des rentrées universitaire et de la formation professionnelle, prise pour stopper la flambée du Covid-19. Elle se pose aussi d'elle-même quand on voit que le coronavirus s'est fait une place dans les bancs de plusieurs écoles, depuis la rentrée. Une dizaine d'établissements scolaires relevant de plusieurs wilayas du pays ont en effet d'ores et déjà dû être fermés, afin de contenir la propagation du virus. Le bal a été ouvert par l'école primaire Ahmed Bakour de la localité de Zemmouri, dans la wilaya de Boumerdès. Cette dernière a été fermée dès le premier jour de la reprise des écoles. Quelques jours après, précisément le dimanche 25 octobre, c'était au tour de deux écoles de la wilaya de Tizi Ouzou de fermer leurs portes, en raison de la propagation du virus dans la région. À Laghouat, le wali a fermé une école, après l'apparition de quelques cas au sein du personnel éducatif. Suivront sept autres écoles primaires, fermées, provisoirement, mercredi dernier, à Oum El Bouaghi et à Bouira, après la découverte de quelques cas suspects liés à la pandémie de Covid-19. Pour de plus amples éclaircissements sur la question, nous avons contacté le président du Conseil de l'ordre des médecins le docteur Mohamed Bekkat Berkani. Ce membre influent du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de Covid-19 a, d'emblée déclaré que «les écoles ne constituent pas pour le moment une grande menace». Poursuivant, l'expert a qualifié le nombre précité des écoles fermées, «d'insignifiant». Il dira ensuite que «le confinement des établissements scolaires n'a pas encore été décidé au sein du Comité scientifique», laissant entendre qu'un reconfinement des écoles n'est pas à exclure, en fonction des chiffres établis au sein et en dehors des établissements scolaires. Même son de cloche chez les syndicalistes du secteur de l'éducation qui appellent toutefois à prévoir toutes les mesures nécessaires avant qu'il ne soit trop tard. À ce sujet, Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satev), n'a pas caché sa peur face aux «manquements flagrants de moyens financiers nécessaires pour faire appliquer le protocole sanitaire dans les écoles». Il déplore, dans ce sillage «le manque de femmes de ménage et le problème des coupures d'eau récurrentes signalées dans plusieurs établissements scolaires. Ce qui empêche les écoliers et personnel éducatif de se laver régulièrement les mains; c'est un problème auquel les responsables doivent répondre».