Lors de la présentation du projet de loi de finances pour l'exercice 2021 (PLF 2021) devant l'Assemblée populaire nationale (APN), le ministre des Finances, Aymen Benabderrahme, a affirmé que la relance économique du pays demeure tributaire de plusieurs facteurs. «Le PLF 2021 a été élaboré dans un contexte qu'on pourrait qualifier d'exceptionnel marqué par la conjonction de deux principaux facteurs, à savoir la récession économique mondiale et la crise sanitaire mondiale inédite» a révélé le ministre en préambule de sa présentation. Ainsi, selon le ministre, la reprise économique dans le pays passe par une relance qui dépendra principalement de l'évolution de la pandémie du Covid-19 et de la demande mondiale sur les hydrocarbures. Pour le court terme, les conséquences de cette situation, seront désastreuses pour l'économie nationale, admet le grand argentier du pays dans son exposé du texte devant les députés. D'autant a-t-il souligné que la valeur de la monnaie nationale connaîtra une baisse de 5% chaque année par rapport au dollar américain. Ce qui engendrera une hausse de l'inflation estimée à plus de 4% durant les deux années à venir. En outre, la hausse prévue des dépenses, durant les années prochaines, rendra le déficit du trésor plus important et passera de 15,5% du PIB en 2020, et atteindra -17,6 en 2021 et -16,7% en 2022. Le déficit budgétaire lui aussi connaîtra une hausse et passera de 10, 36% du PIB en PLFC 2020 à 13,75% en 2021. Dans un tel contexte, le ministre a affirmé que la PLF 2021 oeuvrera à «la rationalisation de l'exploitation des ressources budgétaires et l'élargissement de l'assiette fiscale» en renforçant les garanties octroyées aux contribuables afin de relancer l'économie nationale et le projet vise à alléger la pression fiscale sur les entreprises lésées, ajoutant qu'il oeuvrera à la relance des activités des sociétés et opérateurs économiques, notamment ceux touchés par la crise. Pour ce faire, le ministre préconise la création d'une cellule de veille «pour la lutte contre la fraude et l'évasion dans le souci de protéger l'économie nationale». Plaidant pour la promotion des exportations loin de toute distinction entre les opérateurs économiques afin de réduire la dépendance économique aux recettes des hydrocarbures, le ministre a souligné, dans ce sens, l'élaboration d'une série d'exonérations destinées aux start-up et aux incubateurs afin de réunir les meilleures conditions de concurrence. Dans leurs interventions, les membres de la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), tout en estimant que les mesures prévues dans le projet de texte visaient à contenir les effets négatifs de la récession économique à laquelle fait face l'Algérie en raison de la situation sanitaire mondiale, ont préconisé l'adoption d'une gestion administrative basée sur l'efficacité et la performance et l'installation d'un système informatique plus transparent et plus crédible au niveau des services publics. Pour les membres de la commission, il est primordial d'accélérer la numérisation du secteur des finances par la mise en place d'un système informatique financier et de mécanismes de coordination entre les différentes instances et institutions de l'Etat, notamment la modernisation du système comptable financier, seul à même de permettre de fixer le coût et le budget de chaque programme. Pour ce faire, il serait judicieux de prendre davantage de mesures pour préserver, voire sauver les institutions, eu égard aux incidences de la pandémie sur l'ensemble des activités économiques, mais également de procéder à une répartition équitable des projets de développement et de promouvoir rapidement les industries manufacturières et pétrochimiques, ont-ils encore recommandé.