Après deux jours non-stop de débats intenses consacrés au projet de loi de finances2021, au sein de l'hémicycle Zighoud Youcef à Alger, le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a répondu aux différentes interrogations et critiques formulées par les députés et les groupes parlementaires. Lors de son intervention le grand argentier du pays a affirmé que «le gouvernement, malgré les pressions financières, est déterminé à maintenir le caractère social de l'Etat en préservant le pouvoir d'achat des citoyens, notamment des catégories vulnérables.» Sur un ton rassurant, le ministre a affirmé que «le PLF pour l'exercice 2021, prévoit d'allouer une enveloppe budgétaire de 1 929,35 milliards DA, aux transferts sociaux. Ce montant est, faut-il le noter, en augmentation de 4,43% par rapport à l'enveloppe attribuée en 2020, pour cette catégorie de dépenses». Cet engagement s'annonce comme un défi à venir pour l'Etat, appelé à faire face à une double crise, sanitaire et économique. En dépit de l'effondrement des cours du pétrole sur les marchés internationaux, le ministre considère que «l'Algérie n'en est pas encore au stade d'arrêter les subventions». Celles-ci profiteront dorénavant à la vraie couche de la société qui se trouve «réellement» dans le besoin. Benabderrahmane a dans ce sens affirmé que «le gouvernement avait mené une étude dans laquelle des outils d'identification et de ciblage des familles touchées par les réformes des subventions ont été mis en place, ainsi que des outils pour mesurer et évaluer les effets de la levée progressive de ce soutien». Poursuivant, le ministre a indiqué que «le gouvernement poursuivra ses efforts pour améliorer le climat des affaires et des investissements afin d'intensifier les exportations hors hydrocarbures et adapter les textes législatifs des pratiques juridiques». Dans ce cadre, le ministre a fait état du lancement du guichet unique d'investissement, avant la fin de l'année en cours. Pour relancer la machine économique et dans le souci de libérer l'Algérie de sa dépendance aux hydrocarbures, le ministre a défendu le choix du gouvernement à recourir au partenariat public-privé (PPP) pour le financement des investissements pris en charge auparavant et uniquement à partir du budget de l'Etat. S'il explique que le PPP s'imposera comme une nécessité de l'heure, pour éviter l'arrêt à de nombreux projets, le ministre a annoncé que cela ne se fera pas sans conditions. Il a cité, entre autres, «la nécessité d'assure un retour sur investissement, à moyen terme».Le ministre a rappelé que les procédures de la diversification des ressources financières va nécessiter «des réformes visant le développement et l'amélioration des produits de la finance et des assurances islamiques, la redynamisation de la Bourse d'Alger, la promotion du rôle des banques dans l'accompagnement de l'investissement et des entreprises et l'ouverture du capital des banques publiques ainsi que l'ouverture de nouvelles banques privées». Le ministre des Finances a révélé, dans ce sens, que la priorité a été accordée à l'achèvement des projets en cours et ce en temps voulu, et selon les coûts prévisionnels. Benabderahmane a évoqué l'éventuel recours au financement étranger pour des projets jugés stratégiques et/ou prioritaires afin d'alléger la pression sur le secteur bancaire national, ainsi que l'élargissement du champ d'investissements privés nationaux et l'ouverture aux investissements directs étrangers grâce à l'annulation de la règle du 51/49.Le gouvernement s'emploie à préserver la stabilité des fondements de l'économie nationale et à booster la relance économique afin d'atteindre un taux de croissance de 4% en 2021, grâce à l'utilisation efficace des ressources financières disponibles et au lancement de projets d'investissement structurés qui contribueront à la création de richesses et d'emplois. Concernant les procédures des projets du port d'El Hamdania, le complexe de zinc à Béjaïa et le complexe de phosphates dans l'est du pays de nouveaux projets, le ministre a assuré qu'«elles sont en phase de finalisation». Prenant la parole, les présidents des groupes parlementaires à l'Assemblée populaire nationale (APN) ont mis l'accent sur l'impératif d'accélérer la mise en place de réformes structurelles à l'ombre des indicateurs négatifs enregistrés par l'économie nationale, en raison de la baisse des revenus pétroliers et des répercussions du Covid-19. Le président du groupe parlementaire du parti du Front de Libération nationale (FLN), Khaled Bouriah, a, par exemple proposé de «diversifier les sources de revenus pour atténuer les incidences économiques de la pandémie, à travers le recours à d'autres créneaux créateurs de richesse, à l'instar des ressources minières et non minières, l'agriculture, le tourisme ou encore les industries manufacturières. Notons enfin que le vote du PLF 2021 est prévu ce mardi.