Dans le monde, où un record absolu de nouveaux cas de Covid-19 atteignant 660905 contaminations en 24 heures a été enregistré, toutes les courbes s'affolent. Celle de l'Algérie ne fait pas exception et n'arrête pas de se hisser dépassant dangereusement les 900 cas quotidiens. Un chiffre angoissant face auquel les autorités, après les rappels à l'ordre, les mises en garde et la sensibilisation, ont décidé de recourir à la manière «forte» en imposant un retour au confinement partiel, mais surtout en refermant certaines activités commerciales dès 15 heures. Une décision qui s'imposait en raison d'un début de saturation des hôpitaux, mais aussi de l'essoufflement du personnel médical qui mène depuis 8 mois, une bataille sans relâche contre le nouveau virus. Il s'agit là de la solution idoine qui a déjà montré son efficacité. Il suffit pour s'en persuader de rappeler la période des grands pics enregistrés dans le monde, dès la propagation de l'épidémie sur les cinq continents, en mars 2019, et que l'Algérie a réussi à éviter en prenant les décisions courageuses de fermer les frontières et d'imposer le confinement total ou partiel. Ces décisions ont certes été coûteuses sur le plan économique, mais ont permis au pays de sauver des milliers de vie. C'est avec la rentrée sociale et la réouverture progressive que le virus a regagné sa dangereuse «balade». En fait, cette reprise s'imposait non seulement pour des raisons économiques, mais aussi parce qu'il était attendu du citoyen, après plus de 7 mois de restrictions et de sensibilisation, une prise de conscience que la pandémie est partie pour durer et qu'il faut reprendre le cours de la vie en cohabitant avec le coronavirus. Or, le confinement semble avoir eu un effet dévastateur sur le moral des Algériens. Ces derniers avaient besoin d'une grande bouffée d'air. Ce qu'ils firent dès que le pays réussit à passer le cap du danger avec l'enregistrement d'une baisse sensible dans la propagation de la pandémie. En gagnant une bataille contre le Covid-19, les citoyens ont crû être les vainqueurs de la guerre. Ils avaient trop vite crié victoire et c'est là leur erreur fatale ! Le relâchement qui s'est réinstallé dans le comportement des Algériens n'a pas manqué de faire connaître ses conséquences avec une reprise de plus belle de la prolifération de la pandémie. Début octobre, l'Algérie était à moins de 200 cas quotidiens. Elle finira le moins avec près de 300 cas. Ce sont ces derniers 15 jours que les chiffres vont s'emballer pour non pas doubler, mais tripler ! Pour l'Etat, il ne s'agissait plus de discourir, mais d'agir et de manière radicale. C'est ce qu'a fait, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad qui estime qu'en franchissant le seuil des 900 contaminations quotidiennes, l'Algérie est entrée dans une zone de turbulence où le degré de tolérance sera de zéro. En plus d'un confinement partiel de 20h au lendemain 5h pour 32 wilayas, Djerad a décidé de fermer les commerces de certaines activités dès 15 h. Le transport a été suspendu les week-ends et les lieux de concentration des citoyens comme les marchés, les salles de sport, de plaisance, de détente, les espaces de loisirs, de culture ou encore les plages, ont tous été fermés. Mais la plus importante décision prise réside sûrement dans cette latitude octroyée aux walis pour prendre toutes mesures qu'exige la situation sanitaire, notamment l'instauration, la modification ou la modulation des horaires, du confinement à domicile, partiel ou total. Les walis peuvent même décider de confiner une ou plusieurs communes, localités ou quartiers. Mieux, ces derniers sont tenus de faire respecter de la manière la plus rigoureuse les mesures de prévention en recourant à l'application des sanctions à l'encontre des récalcitrants. Pour les commerçants, il s'agira de la fermeture immédiate de leur commerce alors que pour les citoyens, ces derniers devront payer une amende de 10000 DA et risquent même l'emprisonnement. Surtout lorsqu'il s'agit de rassemblement de personnes et de regroupement familial dans des mariages, des circoncisions ou autres événements, tels que les regroupements au niveau des cimetières. Cela est formellement interdit en ces moments de pandémie. Frapper fort pour rappeler le citoyen à la raison, le secouer pour qu'il puisse se ressaisir et reprendre conscience que le danger est là, c'est ce que va faire le gouvernement et à juste titre. Car, l'heure est grave.