C'est peut-être l'une des rares courbes qui, en fléchissant, rend les experts heureux. Celle du coronavirus décroît depuis plus d'une semaine au grand bonheur des autorités et des citoyens. Après des records de plus de 1100 contaminations quotidiennes durant la dernière semaine de novembre dernier, la propagation du virus semble ralentir et même se stabiliser à des niveaux beaucoup moins effrayants. Hier, l'Algérie a enregistré 468 nouveaux cas de coronavirus, 419 guérisons et 14 décès durant les dernières 24 heures. Un chiffre en baisse continue depuis le dernier record de 1133 contaminations quotidiennes du 24 novembre dernier. Et il semble bien, aujourd'hui que ce record a été le pic de la deuxième vague qui a frappé l'Algérie. Une vague plus violente que celle de l'été dernier puisque la moyenne quotidienne des décès a été beaucoup plus élevée. Il a fallu une décision ferme du gouvernement de revenir, depuis un mois, vers le reconfinement partiel de toutes les régions du pays pour voir, aujourd'hui, les résultats des privations imposées. Certes, cela n'a pas été facile, surtout après la réouverture progressive qui s'est faite à la rentrée sociale. La reprise des écoles, de certains moyens de transport ou encore la réouverture des mosquées et d'une partie des activités commerciales avaient offert un grand ouf de soulagement aux Algériens dont le moral semblait bien affecté après 7 mois de confinement. Mais le retour à un quotidien presque «ordinaire» n'a pas tardé à montrer ses méfaits! Les chiffres de la propagation du virus se sont emballés d'une manière vertigineuse à tel point que le Premier ministre, le ministre de la Santé, les experts et les médecins se sont tous mobilisés pour tirer la sonnette d'alarme. Mais le cauchemar s'est poursuivi et l'Algérie a dépassé, très vite, la barre des 1000 contaminations quotidiennes. Un seuil psychologique choquant qui a marqué les esprits. Très vite, les hôpitaux ont commencé à déborder, l'oxygène à manquer et le personnel médical à s'épuiser. La solution? Freiner la chaîne des contaminations, couper les courroies de transmission et pour cela il n'y avait pas mieux que de confiner les citoyens, imposer le respect des gestes barrières, le port du masque... C'est ce qui a amené les autorités à recourir à la manière «forte» en imposant un retour au confinement partiel, mais surtout en refermant certaines activités commerciales dès 15 heures. Il s'agissait là de la solution idoine qui a déjà montré son efficacité. Il suffit pour s'en persuader de rappeler la période des grands pics enregistrés dans le monde, dès la propagation de l'épidémie sur les cinq continents, en mars 2019, et que l'Algérie a réussi à éviter en prenant les décisions courageuses de fermer les frontières et d'imposer le confinement total ou partiel. Ces décisions ont certes été coûteuses sur le plan économique, mais ont permis au pays de sauver des milliers de vie. En novembre dernier, une décision tout aussi courageuse a été prise avec un premier confinement qui a été reconduit le 2 décembre dernier. Les restrictions décidées par Abdelaziz Djerad prennent fin aujourd'hui et il devra donc se prononcer sur leur prolongement ou non. Mais tout porte à croire que la vigilance qui reste le maître-mot de la situation jusqu'à l'arrivée du vaccin contre ce virus, va imposer la poursuite du confinement jusqu'à la fin de l'année. Et cela notamment afin d'éviter les regroupements pour la célébration du Nouvel An. Un nouveau sacrifice qui sera demandé aux citoyens certes, mais dans le seul et unique intérêt de leur santé et celle de leurs proches. Ces derniers doivent être conscients maintenant du danger que représente cette pandémie et comprendre que la crise sanitaire est partie pour durer et qu'il faut reprendre le cours de la vie en cohabitant avec le coronavirus.