Alors que les annonces sur l'efficacité des vaccins développés contre le Covid-19 se multiplient, l'Algérie assure l'acquisition de l'un d'entre eux, dès sa mise sur le marché. Mais vers lequel sera porté le choix? Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, qui a déclaré, jeudi dernier, que l'Algérie acquerra le vaccin dès sa mise sur le marché précisant que des consultations quotidiennes sont menées dans ce sens, avec les ambassadeurs d'un certain nombre de pays, a aussi indiqué que le vaccin qui sera acquis devra être préqualifié par l'OMS. Actuellement, l'Algérie est en négociations avec plusieurs laboratoires, notamment russes, chinois, américains et britanniques. Elle a aussi adhéré à la plateforme Covax qui compte 170 pays, dont l'objectif est d'assurer un accès juste et équitable, à l'échelle mondiale. L'Algérie a également intégré le groupe de l'Unicef qui s'emploie à acquérir 500 millions de vaccins à prix réduit. Cette diversification de prise de contact et de négociations vise à assurer un quota de vaccins parmi les premiers acquéreurs. La disponibilité du vaccin va-t-elle déterminer le choix du vaccin qui sera acquis par les autorités? Sûrement pas puisqu'il s'agira aussi des conditions d'approvisionnement, de stockage, d'efficacité et de sécurité. Aujourd'hui, l'OMS comptabilise 212 candidats-vaccins dont 48 sont à l'étape d'études cliniques. Et parmi eux, seuls 10 vaccins ont commencé la phase 3, celle qui étudie l'efficacité et la tolérance à grande échelle, sur plusieurs milliers de personnes. C'est la dernière étape avant une potentielle mise sur le marché, si les résultats sont positifs. Les plus avancés sont les vaccins russes, américains et chinois. Spoutnik V est le premier vaccin a être dévoilé. Efficace à 92%, ce vaccin qui se décline en deux doses, est dans la phase 3 de l'essai clinique sur plus de 40 000 volontaires. Spoutnik V possède un avantage non négligeable étant basé sur deux adénovirus modifiés, une technologie vaccinale moins fragile que celle choisie par Pfizer et n'aura pas besoin d'être stocké à -70°C. Déjà, 1,2 milliard de doses de Spoutnik V ont été commandées. La Russie dit être en capacité de produire 500 millions de doses par an pour les demandes en-dehors de Russie, dès 2021. Mais sur cette question de disponibilité, c'est le vaccin en fin de développement de l'américain Pfizer avec l'allemand BioNTech qui s'annonce comme l'un des premiers à pouvoir arriver sur le marché. Le nombre de doses qui pourraient être livrées se limite à 50 millions pour 2020, mais atteindre 1,3 milliard de doses pour l'ensemble de l'année 2021. Efficace à 95%, le vaccin Pfizer/BioNTech devrait recevoir bientôt son autorisation dont la demande a été déposée, hier, auprès de l'Agence américaine des médicaments (FDA). L'efficacité du vaccin américain n'est concurrencée que par celle d'un autre vaccin, américain aussi, celui de Moderna qui a annoncé 94,5% d'efficacité. Moderna qui déposera sa demande d'autorisation également avant la fin de ce mois, estime être capable de produire 20 millions de doses de son vaccin en 2020 et entre 500 millions et 1 milliard en 2021. Le laboratoire l'a davantage comparé à Pfizer: son vaccin pourrait être transporté à (-20°C) contre (-70°C) pour Pfizer. En ce qui concerne la Chine dont l'Algérie est en étroite négociation depuis des mois déjà, il existe au moins quatre candidats-vaccins. Deux vaccins élaborés par Sinopharm qui ont déjà été inoculés à un million de personnes. Mais pour l'heure, le laboratoire n'a pas avancé un taux d'efficacité. Peu d'informations existent pour les deux autres vaccins, à savoir le Coronavac de Sinovac et celui du laboratoire CanSinoBiological. Il s'agit là des principaux vaccins qui pourraient être acquis par l'Algérie, mais le choix ne sera porté qu'après mûre réflexion, afin d'éviter toute mauvaise surprise.