Désormais, lorsque les Chnaoua passent, le mieux c'est de rester chez soi. En moins d'une semaine, les supporters du Mouloudia d'Alger auront blessé plusieurs personnes et saccagé plusieurs voitures et édifices. Ne serait-il pas temps pour les responsables de se prononcer sur la violence qui emporte le foot algérien ? Soixante-quatorze interpellations parmi les supporters du Mouloudia d'Alger. Vingt-neuf mandats de dépôt, trente et une citations directes et enfin quatorze mineurs placés dans des centres de redressement. La virée du Mouloudia d'Alger à El-Bahia (Oran) lui a coûté très cher. Les résultats positifs réalisés pendant la saison ont été détruits par des scènes qui devraient inciter à une décision ou du moins inspirer une réflexion de la part des gouvernants du sport. En effet, les supporters du Mouloudia d'Alger ont été présentés, hier, devant le parquet d'Oran pour dégradation de biens d'autrui et détention d'armes blanches et de psychotropes. Pris en flagrant délit, les «ultra» étaient en train de commettre des vols et des saccages en plein centre-ville d'Oran. Des sources judiciaires nous ont indiqué que vingt-neuf supporters, dont huit mineurs, ont été mis sous mandat de dépôt par le juge d'instruction près le tribunal d'Oran. Environ quarante armes blanches ont été saisies. A voir les charges retenues contre eux, ils sont passibles de sanctions pénales, pour détention d'armes prohibées, de stupéfiants, destruction de biens d'autrui et trouble à l'ordre public. Armes blanches, stupéfiants, psychotrope. Certains des Chnaoua se déplacent armes et bagages pour encourager leur équipe qui vient juste de sortir d'une mésaventure lors de la rencontre l'ayant opposée à la JS Kabylie. Les événements ont failli coûter la vie à certains jeunes, censés assister à un spectacle sportif, voire à certains joueurs. Le même scénario ou presque s'est reproduit à Oran. Les Oranais ont eu droit à de véritables scènes de vandalisme. Les interpellations effectuées la veille du match ont atténué leurs effets. Les plus acharnés des supporters, à savoir 800, à s'être déplacés à Oran ont été arrêtés avant la tenue du match. Les conséquences auraient été plus graves, si certains Chnaoua n'avaient pas été mis hors d'état de nuire. Vingt-quatre heures avant, les émeutiers se sont donné rendez-vous à la place du 1er-Mai, pour passer vers la fin de l'après-midi à l'acte. Quatre magasins de la célèbre rue Emir- Abdelkader ont reçu la visite nocturne des émeutiers, les vitrines de l'ex-Sned ainsi que les locaux d'une maison d'édition ont, à leur tour, fait les frais du déchaînement de ces supporters. Désormais, lorsque les Chnaoua passent, le mieux c'est de rester chez soi. En moins d'une semaine, les supporters du Mouloudia d'Alger auront blessé plusieurs personnes et saccagé plusieurs voitures et édifices. Ne serait-il pas temps pour les responsables de se prononcer sur la violence qui emporte le foot algérien? D'ores et déjà, des rumeurs circulent parmi les supporters du célèbre club algérois que d'autres actes de vandalisme pourraient être perpétrés lors de la prochaine rencontre à Alger en signe de soutien à leurs amis détenus. Un quatrième épisode de la série, qui donne droit à des scènes loin du spectacle sportif, pourrait bien empoisonner encore une fois la capitale, si les dirigeants du club n'anticipaient pas les faits.