Lors des débats, hier, en plénière, au Conseil de la nation, sur le projet de loi de finances 2021, certains membres de la chambre haute du Parlement, à l'image de Hamid Benzekri, ont plaidé pour «le recours au financement non conventionnel ou la planche à billets, car l'importante dévaluation du dinar, estimée à plus de 11%, a généré l'érosion du pouvoir d'achat de la majorité de la population». La dévaluation continue de la monnaie nationale et qualifiée d' «impôt indirect», pèse lourd, en ce temps de coronavirus. De ce point de vue, ajoute-t-il, «dans le contexte actuel qui diffère des précédents, il est salutaire de recourir à la planche à billets». De son côté, Abid Belbey, suggère de faire bénéficier les jeunes diplômés d' «une allocation chômage». En somme, vu le manque de liquidité dans les bureaux de poste et les banques, comment le gouvernement compte-t-il financer le déficit budgétaire record qui est de l'ordre de 3000 milliards de dinars, pourquoi le PLF2021 ne prévoit pas d'affectation de ressources financières pour la prise en charge des entreprises impactées par la crise sanitaire induite par la pandémie de Covid-19, quel est le montant réel des réserves de change? sont les principales questions soulevées par les membres de la commission des finances et du budget. D'après le rapport préliminaire autour du PLF2021, en réponse à la question:comment éliminer l'énorme déficit budgétaire? le grand argentier du pays, a rétorqué vaguement que «le déficit budgétaire prévu dans le cadre du PLF 2021 sera financé à travers l'application des mécanismes de la politique monétaire, dont l'utilisation des réserves de la Banque d'Algérie». Il s'agit, selon des observateurs, «d'utiliser la provision constituée par la Banque d' Algérie au titre du risque de change et le placement des fonds propres de la Banque d'Algérie en bons du Trésor». A titre de rappel, le déficit budgétaire est estimé à 2 780 milliards de dinars en 2021 contre 2 380 milliards de dinars prévu pour la clôture de l'année 2020, soit près de 14% du PIB. Le solde global du Trésor public sera de l'ordre de 3 614 milliards de dinars, l'équivalent de 29 milliards de dollars. S'agissant de la persistance du problème de liquidités, le ministre a promis qu'il sera bientôt résolu. « Cette préoccupation sera prise en charge au début du mois de décembre», précisant que «le manque de liquidités est dû essentiellement à la stagnation de l'activité économique, en raison du confinement imposé par la pandémie de coronavirus et au fait que les citoyens préfèrent l'épargne hors circuit bancaire». Il a ajouté que «la finance islamique est une solution à laquelle recourent les autorités publiques pour attirer l'argent de l'informel». Le ministre a également promis «de faire disparaître le marché parallèle des devises, en recourant à la finance islamique qui est, selon lui, «une des solutions à utiliser pour contenir le marché noir de devises et capter l'épargne», rappelant que «le développement de ce marché parallèle est dû au cumul des années précédentes caractérisées par une bureaucratie administrative à grande échelle». À propos de la baisse du budget de la santé, au titre de l'exercice 2021 par rapport à 2020, il a soutenu que «cela est dû essentiellement au fait que durant l'année 2020, d'importantes affectations financières ont été opérées au titre des mesures prises par les autorités publiques, pour faire face à la pandémie de Covid-19». Il a indiqué que «le gouvernement ne ménage aucun effort pour prendre en charge les retombées de la crise sanitaire sur les entreprises et les petits métiers». Par ailleurs, la loi de finances 2021 table sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 4%. Les dépenses budgétaires totales prévues passeront de 7 372,7 milliards de dinars dans la LFC 2020, à 8113,3 milliards de dinars en 2021 pour atteindre 8 605,5 milliards de dinars en 2022, puis 8 680,3 milliards de dinars en 2023.