Le Front Polisario va poursuivre les combats au Sahara occidental, a déclaré, hier, le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek. L'Armée populaire de libération du Sahara (APLS) fait état quotidiennement d'attaques des positions de l'occupant marocain, le long du mur de la honte, depuis la rupture, le 13 novembre, du cessez-le-feu de 1991. Par la transaction avec Israël, le Maroc veut tromper son opinion en faisant valoir la décision du président sortant Trump et il feint d'ignorer que l'ONU «ne reconnaît et ne reconnaîtra aucune souveraineté marocaine sur le Sahara occidental», comme vient de le rappeler le secrétaire général de l'organisation, Antonio Guterres, affirmant que la position des Nations unies reste «inchangée». Qui plus est, la souveraineté sur le Sahara occidental «appartient exclusivement au peuple sahraoui», et ce n'est pas l'annonce, prévisible, du président américain sortant, un ultime baroud au profit de l'Etat sioniste, qui va changer quoi que ce soit, Trump devant quitter la Maison-Blanche, le 20 janvier. Sa proclamation sur la prétendue reconnaissance de la «souveraineté marocaine» au Sahara occidental, moyennant l'engagement du roi du Maroc à rejoindre le «camp des émirs» du Golfe, domptés par son gendre et conseiller Jared Kushner, ne devrait pas faire long feu, face à la réalité des résolutions de l'ONU. Kushner, conscient du compte à rebours, vient de déclarer, hier, qu'une reconnaissance d'Israël par l'Arabie saoudite est «inéluctable» mais que «le calendrier doit encore être défini». Ainsi, les terribles pressions sur Riyadh, sans effet à ce jour, risquent de devenir extrêmes, d'ici le 20 janvier. Car il ne faut pas se leurrer. L'administration Trump est disposée à toutes sortes de chantages et de promesses, plus ou moins fantaisistes, pour élargir le camp des Etats arabes normalisant leur relation avec Israël qui poursuit, ouvertement, ses exactions à l'encontre du peuple palestinien. Pour l'ONU, le Sahara occidental est toujours considéré comme un «territoire non autonome, en attente de décolonisation» et la RASD, membre fondateur de l'Union africaine, vient tout juste d'obtenir la réinscription de son dossier à l'agenda du Conseil de paix et de sécurité (CPS). Et c'est l'UA qui est à l'actif des Nations unies, même si les parrains du Maroc ont tout fait, ces dernières années, pour la marginaliser. Aussi, la résolution 690 (1991) du Conseil de sécurité qui a chargé la Minurso d'organiser un référendum libre et équitable au Sahara occidental, et d'en proclamer les résultats, constitue la seule et unique solution. Reste le but inavoué de Mohammed VI, qui joue son va-tout avec la carte sioniste, et menace la région maghrébine d'un embrasement aux conséquences désastreuses pour les peuples de la région mais aussi pour sa monarchie. Même fortifiée par les fonds et les services occultes d'Israël et par les cadeaux empoisonnés du tandem Trump-Kushner, cette monarchie chancelante qui a snobé son principal soutien, la France, est, désormais, au-dessus du volcan, les aventureuses compromissions du palais n'étant pas, forcément, applaudies par une large partie du peuple marocain.