Le processus vise la réduction des facteurs d'échec et l'amélioration des performances scolaires. Les épreuves du baccalauréat et du brevet d'enseignement fondamental (BEF) connaîtront très prochainement des modifications ainsi qu'une amélioration dans le système d'évaluation. C'est ce qui ressort du message du ministre de l'Education nationale, M.Boubekeur Benbouzid, adressé aux inspecteurs et directeurs d'établissements scolaires, et lu hier par le directeur de l'évaluation et de l'orientation, M.Abassi, à l'occasion d'une rencontre sur le nouveau dispositif d'évaluation pédagogique. Ce dernier, lancé au début de l'année scolaire 2005/2006, constitue, en fait, un levier important du processus censé rehausser le niveau d'enseignement dispensé et du rendement interne de l'école. Il s'agit notamment de la réduction des facteurs d'échec et l'amélioration des performances scolaires. D'ailleurs, des changements ont été effectués dans le programme des devoirs et des compositions au niveau des cycles : primaire, moyen et secondaire. Avant, pour l'enseignement primaire, une seule composition était programmée par matière et par trimestre. Actuellement, c'est une composition par matière et par mois. En enseignement moyen et secondaire, les élèves passent deux devoirs et une composition par matière et par trimestre. Une manière de prouver que les sujets des devoirs, des compositions et des examens ne portent pas uniquement sur la restitution ou l'application des connaissances mais sur des situations où l'élève est appelé à mobiliser et à intégrer ses acquis pour certifier un niveau de maîtrise d'une compétence donnée. Les responsables du ministère ont relevé que c'est grâce à des évaluations très régulières qu'on peut prévenir des décrochages scolaires et que c'est la meilleure manière d'apprendre aux élèves à faire des efforts et à valoriser le travail. Dans son message, le ministre a reconnu que ces évolutions ont donné leurs fruits quant aux résultats obtenus dans les examens de fin d'année. Ce système d'évaluation vise à rationaliser l'action éducative en apportant les réajustements et les correctifs nécessaires au moment opportun. Il est question entre autres de fournir les informations sur les performances des élèves et partant, des enseignements et des enseignants. Il y a lieu de signaler que dans les années de 1975 à 1979, le ministère de l'Education nationale avait installé un noyau d'évaluation pédagogique qui a pu concevoir, élaborer et réaliser des épreuves d'évaluation standardisées capables d'estimer le niveau de pertinence des programmes, la qualité de l'apprentissage et les compétences qu'ils développaient chez les élèves. Ces travaux (et d'autres encore) avaient permis de constater l'existence de variations interwilayas considérables en matière de résultats de l'apprentissage. Ce moyen d'évaluation est donc réactivé, et a bénéficié des moyens nécessaires à son développement et mis en oeuvre méthodiquement, dans le cadre d'une stratégie et d'un programme avec des objectifs précis. Il ne s'agira pas d'évaluer uniquement les aspects cognitifs des programmes, mais également les autres compétences, attitudes et valeurs de base que les programmes sont censés développer. On insistera pour dire que l'évaluation pédagogique ne doit pas avoir pour but d'estimer le niveau d'apprentissage d'un élève dans un but sélectif, elle doit être surtout utilisée pour améliorer les programmes d'études des élèves et ceux de la formation des maîtres, pour examiner les liens existant entre les conditions de scolarité et les résultats pédagogiques. C'est-à-dire se donner les moyens de réaliser une pédagogie de la réussite et non pas une pédagogie de l'échec scolaire.