L'année scolaire 2006 semble être celle de tous les records. En l'espace d'une semaine, les responsables du secteur de l'Education nationale ont annoncé les résultats de deux épreuves les plus importantes dans le cursus d'un élève : le BEF et le bac. Des résultats qualifiés d'exceptionnels et de records que le secteur n'a pas enregistrés depuis 1964. Il s'agit du taux de réussite du Brevet d'enseignement fondamental (BEF) qui a atteint 60,31% au niveau national et celui du baccalauréat où 220 426 candidats ont décroché le visa d'entrée à l'université, soit un taux de réussite de 51,15%. Lors d'une conférence de presse animée hier au siège du ministère de l'Education nationale, Boubekeur Khaldi, secrétaire général au niveau de ce département, a donné tous les détails concernant les résultats de l'épreuve du baccalauréat ainsi que les mesures qui, de son avis, ont permis d'opérer une rupture avec des pratiques qui ont plongé le système éducatif dans une certaine forme de léthargie pédagogique. Pour cette session 2006, la région de Mascara est classée en tête de liste avec 63,43% de taux de réussite suivie de Tipaza et Skikda avec respectivement 60,23% et 59,86%. Pour ce qui est des trois villes figurant en bas du classement, il y a Tamanrasset à la 46e position avec un taux de réussite de 34,79% suivie de Laghouat 27,49%, et à la toute dernière place, à l'instar de l'année précédente, figure Djelfa (23,29%). Alger figure à la 31e position avec 44,08%. Comme à l'accoutumée, les filles raflent la mise. Elles sont au total 122 944 filles à avoir décroché le bac, soit un taux de réussite de 63,99%, contre 69 177 garçons, soit 36,1%. La satisfaction des représentants du ministère réside dans le fait que le nombre d'admis avec mention très bien a triplé cette année. « Depuis la création du bac en 1963, nous n'avons jamais enregistré un taux pareil. 224 élèves sont admis avec la mention très bien dont 26 à Alger. Ceci est un exploit et une avancée extraordinaire », s'est réjoui M. Khaldi qui a tenu à établir un tableau de comparaison avec les années précédentes. En 1994, il n'y avait que sept candidats ayant décroché le bac avec la mention très bien, en 1998, ils étaient 56 et en 2005 ils étaient 95 lauréats qui ont obtenu le bac avec la mention très bien. Le taux le plus élevé a été réalisé dans la série lettres et langues étrangères avec 63,74%, suivie successivement des branches lettres et sciences humaines avec 59,83% et lettres et sciences islamiques avec 57,83%. Les constantinois, les plus studieux Le meilleur lauréat pour cette année est issu de la ville de Constantine, il a obtenu la moyenne la plus élevée, à savoir 17,66%. « Nous estimons que nous avons stabilisé le taux de réussite. Depuis 1999, à l'exception de l'année 2003 où les résultats ont enregistré une baisse pour atteindre les 29%, les autres années nous avons maintenu le même seuil, à savoir pas moins de 30%. Plusieurs facteurs ont été à l'origine de cette progression et de l'amélioration qualitative et quantitative des résultats », a soutenu le conférencier. Pour ce qui est des handicapés, l'orateur a annoncé un taux de réussite chez les non-voyants de 56,30% soit 76 admis sur 144 inscrits, alors que les handicapés moteurs ont été admis avec un taux de 28,81%, soit 17 reçus sur 62 inscrits. S'agissant des résultats des candidats inscrits en cours du soir, M. Khaldi a fait état d'un taux de réussite de 23,04%, soit 6856 admis sur 33 582. Par ailleurs, l'amélioration des résultats du baccalauréat, selon M. Khaldi, est due essentiellement à plusieurs éléments, entre autres, la suppression des quotas de promotion d'un niveau scolaire à un autre et d'un cycle à l'autre. « Auparavant, nous avons fonctionné avec le système des quotas. Une démarche qui, inévitablement, a lésé un bon nombre d'élèves. La décision d'annuler cette mesure inégale a été prise par M. Benbouzid dès son arrivée à la tête du ministère », s'est félicité M. Khaldi. Celui-ci a également évoqué l'institution d'un test de contrôle pédagogique à la fin de l'enseignement primaire et l'exploitation des résultats pour un véritable travail de prise en charge pédagogique, et ce, au lieu d'attendre la fin de l'enseignement obligatoire, voire de l'enseignement secondaire. L'orateur a rappelé que les candidats au baccalauréat de la session 2006 constituent le deuxième groupe qui a subi le test de fin du cycle primaire, institué en mai 1999. La revalorisation du statut du BEF en l'instituant comme critère d'accès direct au secondaire et l'annulation du système du rachat au baccalauréat puis au BEF en faisant évoluer le seuil de la moyenne d'admission de 8/20 à 10/20 ont été les autres éléments qui ont contribué à l'amélioration qualitative des résultats du bac.