La cohésion sociale s'impose comme un préalable incontournable pour l'amorce d'une réconciliation nationale. Le département du Dr Ould Abbès a été hier, à l'origine d'une action hautement symbolique qui consacre le principe incontournable de réconciliation nationale. Ses acteurs n'étaient autre que les enfants issus de familles victimes de la tragédie nationale. L'action en question portait sur la plantation d'arbres dans le nouveau quartier de Sidi Moussa, à Alger. Participaient à l'opération des petits venant des quarante-huit wilayas du pays. Au préalable, la presse a été particulièrement conviée à prendre connaissance d'un véritable centre d'opération qui pilote tout le dispositif d'accueil et d'orientation des familles et personnes que la dernière décennie a touchées de plein fouet. A ce centre est désormais dévolue la mission d'intervenir fortement dans l'application de la charte de réconciliation nationale plébiscitée par le peuple algérien. Notamment ses articles charnières à l'instar du décret présidentiel 06/ 94 du 28 février 2006 relatif à l'aide de l'Etat aux familles éprouvées. Décret que le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale s'attache à appliquer au même titre que son substitut, décret 06/93 de la même date et relatif quant à lui, à l'indemnisation des victimes de la tragédie nationale. Dans cette cellule oeuvre donc un personnel posté comme un commando aux premières lignes de la réconciliation nationale. Cette cellule où figurent psychologues et ingénieurs informaticiens, se charge de l'accueil et de l'écoute des ayants droit mais, et surtout, du recueil de toute information susceptible d'enrichir un logiciel qui gère un dossier qui intègre victimes, disparus, prisonniers libérés et nécessiteux directement touchés par la précédente crise et qui sont en quête de réinsertion sociale. Une collecte et un traitement de données qui ne va pas sans la coordination avec les DAS (Direction des affaires sociales) des quarante-huit wilayas qui pourvoient à chaque fois le département d'Alger en ajustements nécessaires. Aujourd'hui, cette cellule qui supporte littéralement le poids d'un drame passé fait office de banque de données et travaille en contact étroit avec d'autres départements ministériels tels celui de la justice, de l'intérieur et du travail et de la sécurité sociale. Elle accueille quotidiennement de nombreuses familles et individus qui se comptent par dizaines. S'y rendent des repentis, des veuves, et orphelins. Toute personne concernée peut alors y présenter un dossier muni de pièces justificatives en vue de bénéficier de diverses formes d'indemnisation. Avec comme principale forme un salaire mensuel de 10.000 DA, sinon et généralement cent fois cette même somme. Tout le dispositif d'indemnisation est géré par différents ministères et présidé par le chef du gouvernement en personne. La réplique d'un tel système qui fonctionne déjà depuis plusieurs mois, existe ainsi au niveau de chaque wilaya et emploie pour ses besoins une dizaine d'éléments localement. «Aujourd'hui plus que jamais, après la tragédie nationale des années 90 qui a mis en péril l'existence même de l'Etat, la cohésion sociale se pose et s'impose comme un préalable incontournable pour l'amorce d'une réconciliation nationale de toutes les franges de la société, sans exclusive aucune», rappelle M.Djamel Ould Abbès.