Une exigence à inclure dans le pack de conditionnalités qu'il s'agira de satisfaire, selon une source bien informée, pour espérer voir l'opération de remise des clés effectuée. Le ministre de l'Habitat, Abdelwahid Temar, a promis, jeudi dernier, de revenir au printemps dans la wilaya de Béjaïa. Il faut dire qu'il a annoncé la distribution, l'été prochain, de quelque 16 000 logements, tous types confondus, lesquels seraient en phase d'achèvement. Dans le lot, les 1000 logements AADL, érigés sur le site Ighzer Ouzarif (commune d'Oued Ghir). Pourtant, l'attribution de ces derniers est tributaire de la réouverture du centre d'enfouissement technique (CET) de Sidi Boudrahem, fermé en juin 2018 par la ministre de l'Environnement lors de sa dernière visite dans la wilaya de Béjaïa. Une exigence à inclure dans le pack de conditionnalités qu'il s'agira de satisfaire, selon une source bien informée, pour espérer voir l'opération de remise des clés effectuée. Il faut achever en outre les travaux de VRD pour lesquels un financement a été accordé. Il est vrai que le ministre de l'Habitat devait accorder la deuxième tranche, a-t-on indiqué. En effet, si la question du raccordement aux réseaux d'électricité et de gaz naturel est en passe d'être résolue, en principe du moins, après que le ministre de l'Energie, M. Guitouni, en visite la semaine dernière dans la wilaya de Béjaïa, eut ordonné de raccorder ces logements à partir de la commune d'El-Kseur, le problème de la décharge municipale demeure, quant à lui, posé, a-t-on reconnu. Le ministre de l'Habitat, qui s'est voulu rassurant lors de sa visite de travail et d'inspection à Béjaïa, a plaidé pour l'augmentation de la cadence des travaux afin de permettre aux familles d'accéder à leurs logements d'ici l'été prochain. Il a, dans la foulée, confirmé que son département a mobilisé quelque 5 milliards de dinars pour lancer les travaux de viabilisation de plus d'un millier de logements achevés. L'édile d'Oued Ghir, Yacine Ramdani, dont l'agglomération est confrontée à un problème de décharge publique faute de terrain, a été catégorique : "Si le CET de Sidi Boudrahem avait été réalisé et mis en service conformément aux normes requises, ce problème n'existerait pas aujourd'hui." Il a rappelé, avec regret, que lors de la mise en exploitation de l'équipement, du temps de l'ancien wali, M. Zitouni, "il y avait un problème d'écoulement des lixiviats, ce qui a poussé les citoyens des villages de Hellil et de Mellala à réclamer sa fermeture". Autrement, dira-t-il avec insistance, "je ne pense pas que ces habitants s'opposeraient à un projet d'intérêt commun". Aucune solution n'a été esquissée, à l'exception de la réouverture de la décharge de Boulimat, qui devait fermer en vue d'être aménagée, d'autant qu'une dotation avait été accordée dans ce sens. Mais en l'absence de décharges susceptibles de recevoir les centaines de tonnes de déchets que produisent quotidiennement la population et le tissu industriel, la fermeture de la décharge publique de Boulimat demeure inimaginable. La ministre en charge de l'environnement avait ainsi réussi l'exploit de décider la fermeture de ladite décharge et du CET de Sidi Boudrahem devant la mobilisation citoyenne. Et aucun élu, à leur tête les présidents d'APC et d'APW de Béjaïa, n'avait alors bronché et ramené à la raison la ministre. Une année après, le problème se pose à nouveau avec acuité.