C'est bon! L'Algérie est prête pour le lancement de la campagne de vaccination contre la Covid-19. C'est en tout cas l'affirmation du porte-parole du Comité scientifique chargé du suivi et de l'évolution de l'épidémie, le docteur Djamel Fourar. «Les dernières directives sur le début de la campagne de vaccination contre le coronavirus, ont été données, hier (dimanche), lors d'une réunion des directeurs de santé des 48 wilayas», a soutenu le docteur Fourar sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, où il était «l'invité de la rédaction». Le même responsable a confirmé, encore une fois, que la campagne de vaccination contre le coronavirus débutera avant la fin du mois en cours. Cela pourrait même arriver plus tôt que prévu. «C'est imminent», a précisé le docteur Djamel Fourar. «La campagne de vaccination contre la Covid- 19 sera lancée, très très bientôt et s'étalera sur plusieurs mois, voire une année peut-être», a-t-il soutenu avec beaucoup d'assurance. Une confiance qu'il tient du fait que les premières doses du vaccin russe «Sputnik V» arriveront au plus tard demain. «La réception du premier lot des doses du vaccin «Sputnik V» se fera avant la fin de la semaine», a-t-il annoncé très fièrement. Il s'agira d'un premier lot relativement important qui compte un demi-million de doses. Néanmoins, d'autres commandes sont prévues, et pas seulement chez les Russes! Dans les prochains mois, l'Algérie devrait recevoir encore près de 10 millions de doses des vaccins qu'elle a choisis. «Nous sommes inscrits, depuis août 2020, dans le système Covax qui est surveillé par l'OMS pour une répartition équitable des vaccins. Ce qui nous permettra d'avoir entre 8 et 10 millions de doses à prix réduit», a-t-il souligné. «Cette plate-forme va nous permettre de couvrir 20% de notre population», a-t-il rétorqué insistant sur le fait que l'Algérie n'allait pas se contenter que du vaccin du pays des tsars. L'expérience algérienne... Selon le docteur Fourar, il y a aussi d'autres vaccins qui sont en phase clinique très avancée et qui intéressent l'Algérie. Il parle, notamment, du britannique de AstraZeneca. Comme pour le «Sputnik V», ce vaccin a les préférences des autorités sanitaires algériennes vu les facilités logistiques qui accompagnent sa conservation et distribution. «Il est très intéressant vu qu'il ne nous posera pas de problème dans ce sens», précise-t-il, avouant au passage que les vaccins à ARN messager auraient été un véritable casse-tête chinois. Toutefois, le porte-parole du Comité scientifique chargé du suivi et de l'évolution de l'épidémie s'est montré rassurant sur le déroulement de cette campagne de vaccination. Dans ce sens, il fait savoir que 8000 structures de santé ont été mobilisées pour le bon déroulement de l'opération. «L'objectif était de vacciner à long terme 80% de la population. Cela afin d'avoir une immunité collective», a-t-il assuré, mais l'Algérie peut-elle réellement atteindre cet objectif? Pour le docteur Djamel Fourar, c'est un grand: oui! Car, contrairement à d'autres pays, elle a, depuis son indépendance, une certaine expérience dans la vaccination de masse. «En 2003, par exemple, nous avons organisé une campagne de vaccination contre la rougeole et on a réussi à vacciner 10 millions d'enfants en moins d'une semaine», rappelle-t-il pour montrer les grandes dispositions de l'Algérie à mener ce type de défi. «Nous avons cette capacité de mobiliser très rapidement nos structures et nos professionnels de la santé pour conduire n'importe quelle campagne de vaccination», a-t-il fièrement mis en avant. «Le vaccin est halal» De plus, le même spécialiste rappelle que dans un premier temps, seules les personnes à risques ou aux premières loges de la bataille contre cet ennemi invisible sont concernées. Comme cela s'est, d'ailleurs, fait à travers le monde entier. Cela ne veut, cependant, pas dire qu'il ne sera pas accessible à tous les Algériens. Les hautes autorités veulent qu'il soit acheminé dans les zones les plus reculées du pays. «Nous allons organiser des équipes mobiles pour les zones d'ombre et les zones d'accès difficile», a-t-il attesté. «Aucune population prioritaire ne sera laissée pour compte», a-t-il rétorqué soutenant que rien n'a été laissé au hasard afin que cette campagne soit une grande réussite. D'ailleurs, ceux qui auront été vaccinés seront suivis à travers une application numérique qui permettra de voir l'évolution de leur état de santé. «Cela nous permettra d'avoir en temps réel, tout cas présentant des complications ou effets indésirables», a-t-il expliqué. Ce scientifique a tenu à conclure son intervention par une... «f'atwa». Il rassure ainsi les Algériens sur la «halalité» du vaccin russe. «Il est halal. Tout ce qui a été dit à ce sujet n'est que rumeur», a-t-il conclu avec ce qui n'est pas une note d'humour...