Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a fait allusion avant de prendre l'avion vers l'Allemagne pour se faire opérer de son pied, que le gouvernement pourrait connaître un remaniement. Il est clair que le président de la République a construit une idée d'une démarche qui oscille entre un remaniement partiel ou profond de l'Exécutif ou carrément entamer le processus en cours de la réforme politique en provoquant des élections législatives et communales anticipées. Dans tous les cas de figure, l'Exécutif actuel semble faire face à des difficultés dans sa prestation à travers certains ministres dont l'efficacité et la performance sont inexistantes. Surtout que le pays connaît une situation de crise sanitaire majeure et ses retombées sur le monde économique et social. Cela devrait inciter l'Exécutif a être plus présent sur le terrain pour endiguer les problèmes pendants qui taraudent les citoyens lambda et les secteurs économiques et sociaux. La question d'un remaniement semble maintenant loin d'être la préoccupation majeure du pouvoir actuel, c'est surtout la nouvelle approche de gestion émanant d'une nouvelle gestion des instances élues en mesure d'assumer ses responsabilités pour apporter sa touche dans la gestion de la chose publique. Il est fort probable que le président maintienne le staff gouvernemental actuel ou peut-être lui ferait subir un lifting dans le but de gérer les affaires courantes en attendant de débloquer la loi électorale qui tracera et déterminera le cadre juridique et constitutionnel inhérent au processus électoral qui a trait aux élections législatives et communales anticipées. La carte politique sera distribuée autrement, c'est-à-dire que le président de la République aura à donner les clés de l'Exécutif à une majorité lors des élections législatives anticipées, qui sera responsable dans la gestion des affaires publiques. Même si les élections législatives anticipées n'auraient pas cette majorité escomptée, le gouvernement sera teinté d'une coalition de plusieurs forces politiques qui seront secrétées par les urnes. Cette nouvelle expérience mettra la classe politique devant ses responsabilités historiques et politiques à la fois, c'est le début de la remise en cause des gouvernements technocrates et le temps de l'engagement gouvernemental de la part de la classe politique qui doit assumer son rôle et sa mission. Dans ce cas de figure, le président de la République aura à gérer les grands dossiers de souveraineté et relevant des questions géostratégiques sans pour autant se désengager de son rôle prépondérant quant à l'action gouvernementale en assurant la tâche de l'arbitre et d'équilibre. Il ne faut pas se voiler la face, la nouvelle situation qui se trame et qui s'esquisse n'est pas du tout reluisante pour les forces politiques qui disputeront la part du lion dans le gouvernement qui sera issu des élections législatives anticipées. Les indicateurs économique sont au rouge, le front social bouillonne, l'atmosphère politique est caractérisée par des tiraillements et des antagonismes insoutenables. Ce tableau n'est pas une sinécure pour les postulants aux élections législatives anticipées, c'est un cadeau empoisonné par des expériences précédentes faites de gestion catastrophique qui a réduit le pays à une espèce de corps malade de toutes les maladies politiques telles que la corruption, la gabegie, la médiocrité et la bureaucratie ambiante. La nouvelle étape sera très difficile, surtout que les stigmates de la pandémie de coronavirus seront là et pour une durée importante, ce qui laisse dire que l'enjeu de l'Exécutif n'est pas un acte de reconnaissance pour ceux qui veulent adhérer dans ce nouveau processus politique, mais un engagement politique dans la perspective de trouver des solutions à la crise économique et sociale qui taraude des pans entiers de la société. Entre remaniement partiel et préparation des législatives anticipées pour dégager un nouvel Exécutif, la situation politique et économique du pays ne peut plus attendre.