Les travaux de ce contrat du siècle doivent débuter en mai pour s'achever en 2009. Les Asiatiques raflent la totalité du contrat de construction du plus grand projet structurant que l'Algérie ait jamais réalisé depuis l'indépendance à nos jours que représente l'ambitieux projet d'autoroute Est-Ouest. En effet, selon un «avis d'attribution provisoire», la réalisation du projet est confiée au groupement japonais Cojaal, pour le tronçon Est (399 km), et au groupement chinois Citic/Crcc pour les tronçons Ouest (359 km) et Centre (169 km). Les travaux de ce contrat du siècle doivent débuter en mai pour s'achever en 2009. Cet avis d'attribution met fin aux «gourmandises» affichées par nombre d'opérateurs, européens en particulier. De grandes firmes mondialement connues se sont en effet âprement disputées ce contrat, alléchant à plus d'un titre, notamment après la décision du président de la République de financer le projet sur les fonds de l'Etat. Ce tracé fait partie intégrante de l'autoroute maghrébine laquelle est reliée judicieusement par des bretelles à la Transsaharienne qui reliera Lagos (Nigeria) à la rive sud de la Méditerranée, par notamment le port et pôle industriel de Djen Djen favorisant ainsi une intégration réelle de l'Afrique et du Maghreb. «De par sa situation géographique, l'Algérie constitue un trait d'union entre l'Europe et le continent africain. Les infrastructures de base qui permettent les échanges des personnes et des biens répondent à une politique d'aménagement du territoire orientée vers le développement du pays et les échanges avec les ensembles africain et maghrébin», a indiqué M.Amar Ghoul dans une interview au mensuel Afrique-Asie d'avril, paraissant à Paris. Le ministre a souligné que le projet de l'autoroute Est-Ouest «peut être considéré comme le plus important projet à réaliser dans la région du Bassin méditerranéen et l'Afrique». Il a affirmé qu'il s'agit de travaux «gigantesques qui vont façonner les infrastructures algériennes dans ce secteur pendant au moins un siècle». Le secteur des Travaux publics bénéficie de 600 milliards/da, soit environ 13 mds de dollars. Cette enveloppe conséquente est inscrite dans le Programme de relance et de soutien économique (Prse), initié par le président de la République. Les Japonais et les Chinois qui se sont partagé le gâteau, ne limitent pas leur action dans le développement de l'Algérie au seul secteur des routes, mais portent leur intérêt aussi sur celui de l'habitat, domaine où ils sont partie prenante puisqu'ils contribuent activement à la construction d'ici 2009, du million de logements planifié par le gouvernement. Cette implication du géant chinois dans le développement de l'économie algérienne a du reste fait sérieusement penser à l'ouverture d'une ligne aérienne vers la Chine dans un proche avenir. Le ministre a souligné que «la politique générale intègre le rôle vital de la route dans le développement et l'intégration du continent», en rappelant les projets prévus à ce titre et les résultats du premier congrès africain de la route tenu à Alger début décembre 2005 dont Ghoul a pris les commandes pour trois ans. Ce premier congrès africain du secteur a permis d'entreprendre des actions concertées et de dégager, à la suite de l'institutionnalisation du congrès avec son siège à Alger, les moyens que l'Algérie compte consacrer à la coopération Sud-Sud.