Le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a initié hier, à l'hôtel Sheraton, un regroupement national des ingénieurs lauréats, venus de 18 universités algériennes, qui représenteront les 1re et 2e promotions d'ingénieurs algériens formés en Chine, en présence des représentants du consortium chinois Citic-CRCC et des cadres du secteur. Il s'agit, en fait, de 154 ingénieurs ayant obtenu les meilleurs résultats universitaires (des majors de promotion), sur les quelque 2 000 ingénieurs recrutés par le secteur et associés au mégaprojet d'autoroute Est-Ouest (1 200 km). “C'est une journée mémorable marquée par les grandes empreintes de l'Algérie indépendante”, a déclaré le ministre, non sans relever également que cette journée constitue “un gage de garantie pour les générations actuelles et les générations futures”. Sinon un engagement des pouvoirs publics en général et du ministère des Travaux publics en particulier de “semer l'espoir” et de “se hisser à un rang international, à travers la construction d'infrastructures de base répondant aux normes internationales”. Amar Ghoul a tenu à signifier que l'histoire de “l'Algérie moderne” est en train de s'écrire, à travers la construction de l'autoroute, qu'il a qualifiée de “projet du siècle”. Un projet aux dimensions maghrébine, euroméditerranéenne et afro-asiatique, qui devrait s'achever au 1er semestre 2010, mais qui pourrait se terminer d'ici à la fin 2009, selon M. Ghoul. “Aujourd'hui, l'objectif principal est de former un réservoir de cadres, qui joueront un rôle dans la gestion, le suivi et l'accompagnement de grands projets structurants, non seulement à l'intérieur du pays, mais aussi à l'échelle régionale et mondiale”, a souligné ce dernier. Et puisque les ressources humaines sont “le moteur de l'économie nationale et du développement”, il a annoncé, dans ce cadre, le recrutement de plus de 2 000 “compétences nationales”, d'ici à la fin du projet de l'autoroute Est-Ouest. C'est pourquoi, a signalé le ministre, “nous avons insisté avec nos différents partenaires sur la nécessité de la spécialisation de chaque cadre algérien”. M. Ghoul a, par ailleurs, donné une idée de “la vision globale” de son département, expliquant que parallèlement à l'envoi en formation à l'étranger, qui sera élargi aux chefs et sous-chefs de section, ainsi qu'aux ouvriers, son ministère a procédé à la construction d'un institut supérieur de gestion et du management des grands projets (don chinois de 10 millions d'euros) et compte créer un centre national de la qualité aux normes internationales (don japonais de 10 millions de dollars), qui disposerait de “20 laboratoires spécialisés”. “Nous voulons construire une Algérie moderne et prospère. Nous voulons créer un environnement où la compétence et les bonnes idées guident nos choix, notre élan et notre engagement”, a-t-il déclaré. Lors d'un point de presse, le ministre des Travaux publics a révélé que le projet d'autoroute est à l'origine de l'envoi en formation, en 2007, en Chine de la première promotion des ingénieurs lauréats, dont le nombre avoisine les 80, pour une durée de 40 jours. La seconde promotion, composée cette fois d'environ 90 ingénieurs, partira en formation, d'après lui, en décembre prochain, dans le même pays et pour la même durée. D'autres stages sont prévus pas seulement avec les Chinois, mais également avec les autres consortiums, travaillant avec le département de Amar Ghoul (Canadiens, Européens, etc.). Ces formations serviraient ainsi à doter le pays de “5 000 compétences à moyen terme” et à acquérir “une main-d'œuvre qualifiée, même du point de vue de la culture du travail”, ainsi que “les pratiques et la mentalité du nouveau siècle”. La question de la fuite des cerveaux semble être apparemment réglée, puisque, comme l'a affirmé le ministre, les ingénieurs lauréats partis ou qui partent en formation à l'étranger ont signé “un contrat de 10 ans au minimum” avec le département des Travaux publics. “La balle est aujourd'hui du côté de ces compétences”, a fait remarquer Amar Ghoul. H. Ameyar