Dans les délais. Lors d'un entretien téléphonique, le 20 décembre 2020, le président français Emmanuel Macron avait promis au président Abdelmadjid Tebboune que le rapport de l'historien Benjamin Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie sera «prêt en janvier», après avoir été annoncée initialement pour le mois de décembre, avant d'être retardé par la pandémie de Covid-19. Hier, l'Elysée a annoncé dans un communiqué que l'historien Benjamin Stora remettra officiellement mercredi au président français Emmanuel Macron son rapport sur «les mémoires de la colonisation et de la guerre d'Algérie» La même source a ajouté que le rapport Stora «formule dans son rapport plusieurs recommandations qui visent à parvenir à cette nécessaire réconciliation des mémoires» algéro-française, près de 60 ans après la fin du conflit. «Cette mission avait pour objectif de dresser un état des lieux précis du regard porté sur ces enjeux de part et d'autre de la Méditerranée», a précisé l'Elysée. Certes, pour l'heure, aucune information n'a filtré sur le contenu du rapport. Mais il n'en demeure pas moins que l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence française a donné aux relations algéro-françaises une autre dimension. Dans une certaine mesure, Emmanuel Macron est compréhensif. Lors d'une campagne électorale en 2017, il a choqué les milieux conservateurs français en qualifiant la colonisation de «crime contre l'humanité». Spécialiste reconnu de l'histoire contemporaine de l'Algérie, Benjamin Stora avait été chargé en juillet par Emmanuel Macron de «dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie». Pour Emmanuel Macron, cette initiative a pour objectif de «finir le travail historique sur la guerre d'Algérie» parce que, a-t-il expliqué en décembre dernier, «nous avons des tas de mémoires de la guerre d'Algérie qui sont autant de blessures». Un dossier que le président Abdelmadjid Tebboune avait confié à Abdelmadjid Chikhi, conseiller auprès du président de la République, chargé des Archives et de la Mémoire nationale, qui avait affirmé, le 21 décembre dernier, que «l'Algérie réclame la totalité de ses archives dont une grande partie se trouve en France». Pour Abdelmadjid Chickhi, il n'est «pas possible de tourner la page du passé, car le dossier de la mémoire fait partie intégrante de l'histoire de l'Algérie et que le dialogue est la solution la plus adéquate pour calmer les esprits, surtout si des canaux appropriés sont utilisés pour faire aboutir les négociations». Une question qui devrait figurer lors de la prochaine réunion du Comité intergouvernemental de Haut niveau algéro-français (Cihn), prévue prochainement à Alger et qui sera coprésidée par les Premiers ministres Abdelaziz Djerad et Jean Castex. Au cours d'un entretien téléphonique, le 13 janvier en cours, les deux Premiers ministres ont mis en exergue la «nécessité de faire de cette importante échéance un moment fort dans la consolidation, l'enrichissement et la diversification de la coopération entre les deux pays». Les deux Premiers ministres ont réitéré, à cet égard, «leur volonté résolue à oeuvrer pour l'édification d'un partenariat d'exception, prôné de part et d'autre, à même de renforcer la coopération algéro-française au bénéfice des deux pays, notamment en matière d'investissement et de transfert de technologies».