Le secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a entamé, dimanche, une visite de plusieurs jours au Mali afin de faire le point sur les récents développements politiques et sécuritaires dans le pays, a rapporté l'organisation sur son site officiel. La visite de M. Lacroix intervient dans un contexte sécuritaire difficile au Mali où la Mission des Nations unies dans ce pays d'Afrique de l'Ouest (Minusma) a connu un début d'année meurtrier. Cinq Casques bleus de la mission onusienne ont été tués la semaine dernière en moins de trois jours lors de deux attaques distinctes dans les régions de Tombouctou (nord-ouest) et de Tessalit (nord-est). Sept autres soldats de la paix ont été blessés dans ces attaques condamnées par l'ONU. «(Je viens) pour exprimer ma solidarité avec mes collègues des Nations unies, mes collègues de la Minusma et tout particulièrement en ce moment», a déclaré M. Lacroix à son arrivée à Bamako, 48 heures après la dernière attaque contre la mission onusienne. Par sa visite au Mali, le secrétaire général adjoint souhaite ainsi rendre hommage au travail du personnel de l'ONU, souvent mené dans des circonstances difficiles et aggravées par la pandémie de Covid-19. Il s'agit de la première visite du chef des opérations de paix de l'ONU au Mali depuis les derniers développements ayant conduit au départ de l'ex-président Ibrahim Boubakar Keita le 18 août dernier. Dans la capitale Bamako et dans plusieurs localités du pays, M. Lacroix rencontrera les autorités de la transition et des représentants de la société civile ainsi que les acteurs et les partenaires internationaux du processus de paix et de stabilisation, a précisé la Minusma dans un communiqué publié dimanche. Ces rencontres ont pour objet de faire le point sur les récents développements politiques et sécuritaires, de discuter des progrès accomplis dans la mise en oeuvre du mandat de l'opération de paix onusienne dans ce pays du Sahel, et «de la manière dont nous, Nations unies et particulièrement la Minusma, pouvons accompagner à la fois la transition et aider les efforts en cours pour traiter les problèmes de sécurité et les autres problèmes qui affectent ce pays», a déclaré M. Lacroix. La transition mise en place au Mali après le changement non constitutionnel d'août 2020 doit aboutir dans 14 mois à la tenue d'élections. Lors d'un point de presse vendredi, le chef de la mission onusienne, Mahamat Saleh Annadif, a déclaré qu'«il est possible de tenir les élections dans les 14 mois restants de la transition, à condition que la classe politique s'entende sur les règles du jeu». La veille, le chef d'état-major de l'armée malienne a ordonné l'ouverture d'une enquête sur les circonstances de la mort de trois prisonniers terroristes pendant leur transfèrement vers un camp militaire, selon un communiqué des forces armées maliennes. «Dans la matinée du mercredi 13 janvier, à l'issue d'une rude phase de combat dans le cadre d'une opération militaire antiterroriste, quatre éléments des Groupes armés terroristes (GAT, désignation habituelle des groupes terroristes par les autorités maliennes) ont été faits prisonniers dans le secteur de Kobou, village situé à 25 kilomètres au sud-ouest de Boulkessi», près de la frontière avec le Burkina Faso, indique l'état-major malien dans un communiqué. «Trois des quatre prisonniers ont perdu la vie au cours de leur transfèrement» de Boulkessi, vers Sévaré où l'armée dispose d'un important camp, selon le texte. Le chef d'état-major a «instruit l'ouverture d'une enquête afin de déterminer les circonstances de ces décès», selon la même source.