Profitant de la visite de M. Ould Kablia, ministre délégué chargé des Collectivités locales, les habitants de ce village situé à 20 km à l'ouest du chef-lieu dans la daïra de Aïn Bessem, ont exprimé leur ras-le-bol d'une manière proche de la violence. La population a, en effet, attendu la fin de la tournée du ministre pour venir investir le siège de la commune et improviser une rencontre avec le représentant du gouvernement. L'origine du mécontentement remonte maintenant à plus d'une année, quand suite à des plaintes de citoyens, l'administration avait diligenté une enquête contre l'exécutif de l'Assemblée. Des irrégularités dans l'octroi des aides à l'autoconstruction sont constatées. Conformément à la réglementation, la justice se saisit de l'affaire. Les instructions et les investigations vont se succéder sans pour autant aboutir, déclarent les citoyens. En marge de cette situation de conflit, ce sont les affaires de la commune qui en prennent un coup puisque l'APC de Aïn Laloui vit une situation critique sur tous les plans. Le ministre invitera les citoyens à être moins passionnés et à laisser le temps à la justice qui tranchera cette affaire en toute quiétude et loin de toute pression. La population, de son côté, exige le départ du maire, la dissolution de son exécutif et la poursuite de l'instruction avec sanction des fautifs. Au siège de la wilaya et dans une rencontre avec la presse, le ministre délégué exprimera sa satisfaction quant aux projets économiques inspectés. Il demandera aux responsables plus d'efforts pour sortir la wilaya de son marasme actuel surtout que les difficultés auxquelles sont confrontés les citoyens sont parfois utilisées par des cercles à des fins partisanes et électoralistes. Les codes de la commune et de wilaya que le ministre de l'Intérieur avait qualifiés de priorité lors de l'installation de l'actuel wali, sont, pour Ould Kablia, au stade de finalisation pour être ensuite proposés au Conseil des ministres et à l'APN. L'élément important dans cette réforme sera l'élaboration d'un statut des secrétaires généraux qui seront amenés à pallier les déficiences souvent dues à une gestion partisane des assemblées. Le SG qui incarne l'Etat par sa neutralité sera le garant de la loi, par conséquent le défenseur du citoyen loin de toute obédience politique. Le SG, de par sa qualité d'administrateur, permettra une continuité de l'acte de gestion. S'agissant toujours des réformes, le ministre délégué affirmera que l'association de la société civile à la gestion sera une évidence. Le mouvement associatif jusque-là marginalisé aura plus de prérogatives consultatives dans la gestion des communes. La révision du code de la commune et de la wilaya qui interviendra avant les échéances électorales maintenues aux dates prévues, permettra aux citoyens de choisir leurs élus dans la sérénité.