Le ministre délégué chargé des Collectivités locales a mis en garde les personnes malveillantes qui tenteraient de bénéficier indûment de logements. Cent quatre-vingts tentes sont en cours de distribution au profit des familles «les plus touchées», selon Saïd Ouaïl, président de l'Assemblée populaire communale (APC) de Beni Ilmène. Cet élu a cependant fait part d'un besoin pressant se chiffrant à un millier de tentes, les familles entendant habiter près de leurs maisons et refusent un habitat collectif sur un seul site. Dès la fin de la matinée d'hier, le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, Djamal Ould Abbès et le ministre délégué chargé des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, sont arrivés à Beni Ilmène afin de s'enquérir sur place de la situation, constater les dégâts, psychologiques et matériels, occasionnés par le tremblement de terre et examiner les différentes formes d'aide d'urgence à apporter à la population sinistrée. Sur les lieux, Djamal Ould Abbès a affirmé que l'Etat apportera les aides d'urgence et assurera une meilleure prise en charge des sinistrés. Pour ce faire, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme se rendra à Béni Ilmène dès l'achèvement de l'opération d'évaluation du volume des dégâts matériels occasionnés aux habitations et aux édifices publics. Devant la mauvaise prise en charge des sinistrés, le ministre de la Solidarité nationale a appelé à l'amélioration de l'organisation. De son côté, Daho Ould Kablia a mis en garde les personnes malveillantes qui tenteraient de bénéficier indûment de logements. «Les aides accordées par l'Etat iront exclusivement aux véritables sinistrés», a souligné M.Ould Kablia, ajoutant que «l'Etat est déterminé à reconstruire ce qui a été démoli par cette catastrophe naturelle, qu'il s'agisse d'habitations ou d'équipements publics, en renforçant les programmes sectoriels et locaux». Les secours n'ont pas attendu la venue d'officiels de haut rang pour s'organiser, hier, à Beni Ilmène (M'sila), meurtri par le séisme qui a frappé, vendredi en début d'après-midi, cette localité, située à une soixantaine de km du chef-lieu de wilaya, dans la daïra de Sidi Aïssa. Ce tremblement de terre, de magnitude 5,2 sur l'échelle de Richter, avait causé, rappelle-t-on, la mort de deux personnes et des blessures à 43 autres. En outre, quelque 172 maisons ont été affectées, dont 90 moyennement touchées et 82 sinistrées, en plus des dégâts dans quatre écoles primaires, au niveau du siège de la commune, d'une structure de santé, de trois mosquées, d'une école coranique et de la bibliothèque communale. Quelque 500 habitations, notamment parmi les vieilles constructions en pisé, «ne sont plus en état d'être occupées», a indiqué le président de l'APC. Il relèvera en outre, que tous les habitants de Beni Ilmène, «échaudés par la violence de la secousse, ont passé la nuit dehors par crainte de répliques meurtrières». De son côté, M.Saâd Saï s'est dit «étonné» qu'il n'ait été remis que deux tentes pour toute la cité, alors que des «fissures sont apparues dans leurs logements». L'approvisionnement de la population en produits alimentaires de première nécessité se heurte à des problèmes de distribution, selon le responsable du Croissant-Rouge algérien (CRA) à M'sila, M.Ahmed Boudiaf, qui a soutenu que la distribution doit être prise en charge par la commune. Pour l'heure, a-t-il précisé, le CRA dispose, en moyens humains de 12 secouristes et 100 couvertures et autant de matelas, 100 bidons de 5 l d'huile et divers autres produits alimentaires. Des défaillances graves sont constatées aussi dans l'organisation des secours, notamment dans la prise en charge des blessés. En effet, la seule polyclinique existante serait inopérante alors que «les blessés sont accueillis dans une tente aménagée en guise d'hôpital» sans parler du «manque de médicaments» essentiels dans de pareils cas. Par ailleurs, des dégâts sont signalés dans la daïra de Mansourah (wilaya de Bordj Bou-Arréridj), mitoyenne des wilayas de M'sila et de Bouira. En effet, selon des habitants de la commune de Bendaoud (BBA), située à quelque 30 km de Beni Ilmène, «les murs de quelques habitations modestes ont été fissurés à la suite du séisme mais aucune perte humaine n'est signalée.»