L'écrivain Saïd Smaïl a été le premier journaliste ayant exercé dans la wilaya de Tizi Ouzou à s'être converti à l'écriture littéraire. Saïd Smaïl est l'auteur de nombreux romans, essais et mémoires. Il a décidé d'écrire des livres quand des choses qu'il constatait dans la société avec son regard de journaliste ont fini par lui insuffler l'inspiration nécessaire pour passer à l'acte. Saïd Smaïl, né en 1938 dans la localité de Draâ Ben Khedda, à une dizaine de kilomètres à l'ouest du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, est l'un des plus anciens journalistes de Tizi Ouzou, voire en Algérie. Il débuta sa carrière de journaliste en 1960 à la radio. Saïd Smaïl a toujours été, un passionné de la presse et il a exercé aussi bien à la radio que dans la presse écrite. Pendant de longues années, il a été le correspondant permanent du journal El Moudjahid à Tizi Ouzou. Le journalisme qu'il a exercé avec passion lui semblait qu'il devait être complété par cette autre passion qu'est l'écriture romanesque pour dire avec plus d'attrait, d'imagination et de liberté ce qu'il voyait se dérouler sous ses yeux de correspondant de presse. Une carrière journalistique de 30 ans Mais avant cela, il a été pendant plusieurs années le chef de centre de la Radio-télévision algérienne (ex-RTA) à Tizi Ouzou, puis de la rubrique internationale de l'hebdomadaire Révolution Africaine et, plus tard, responsable du bureau régional du quotidien El Moudjahid à Tizi Ouzou. C'est donc après une carrière de journaliste de près de 30 ans que Saïd Smaïl décida d'écrire son premier roman. «Le crépuscule des anges», un véritable pavé où Saïd Smaïl emporte son lecteur dans l'univers d'une très passionnante histoire d'amour entre un Algérien et une Française pendant la période coloniale. Le roman, envoûtant, se lit d'une traite. À sa sortie en 1988, ce roman connut un immense succès auprès des lecteurs qui s'en sont emparé immédiatement. C'était une époque où la lecture était encore la passion favorite de beaucoup d'Algériens. Revigoré par ce succès qui l'a presque surpris, Saïd Smaïl a persévéré sur cette voie et, une année à peine plus tard, il rebondit avec un deuxième roman, qui a également eu un écho positif semblable au premier. Il s'agit des Barons de la pénurie. Un roman réaliste et poignant dans lequel l'auteur raconte des épisodes réellement vécus dans la région de Tizi Ouzou et qui met en relief, tout en les dénonçant, les magouilles de certains responsables dépourvus de scrupules et de conscience. Plusieurs livres à son actif Saïd Smaïl ne s'arrêtera plus et enchaînera les livres en surfant sur les genres d'écriture, en passant du roman, à l'essai, puis au témoignage. Il publia ainsi d'autres romans comme «L'empire des démons», «La vengeance des mal aimés» et «L'ile du diable» ainsi que «Mémoires torturées» en plusieurs tomes. Saïd Smaïl est également l'auteur d'un récit intitulé: «Délit de survie» où il raconte le dramatique épisode des années de terrorisme. Tous les livres de Saïd Smaïl constituent des pages importantes qui fixent des éléments d'information importants sur des périodes cruciales de notre histoire, vécues et constatées à partir de la région de Tizi Ouzou. Il s'agit de témoignages précieux pour découvrir de nombreuses facettes de la vie telle que menée durant les années 80 et 90 dans cette partie de la Kabylie. Quant à son premier roman «Le crépuscule des anges», il dépeint la période coloniale sous un angle des plus originaux et des plus inédits. Son livre «Mémoires torturées» montre la vie et les difficultés auxquelles fait face un journaliste dans le cadre de l'exercice de son métier qui impose un grand sens des responsabilités. On déplorera enfin que la majorité des livres de Saïd Smaïl soit aujourd'hui épuisée et non rééditée, donc non disponible en librairie. On pourrait les dénicher chez les bons bouquinistes et dans des bibliothèques. Les rééditer serait un acte ingénieux de la part d'un éditeur qui y penserait. Surtout concernant les romans Les barons de la «pénurie, l'Empire des démons» ainsi que «Mémoires torturées». Mais aussi et surtout «Le crépuscule des anges».