Nouveau signe de rapprochement entre Alger et Paris. Le président de la République Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron ont réitéré leur engagement à reprendre le travail ensemble. «Le président Tebboune a reçu dimanche soir un appel téléphonique de son homologue français, Emmanuel Macron qui s'est enquis de son état de santé et félicité de son rétablissement», a indiqué la présidence de la République dans un communiqué. La même source ajoute que «le président Macron a fait part de sa volonté de reprendre le travail de concert sur les dossiers d'intérêt commun, notamment économiques, les questions régionales et le dossier de la Mémoire» dès «le retour du président Tebboune au pays» d'Allemagne où il a subi, le 20 janvier en cours, «une intervention chirurgicale réussie au pied droit» et «devrait regagner le pays dans les prochains jours» selon le dernier communiqué de la Présidence. Après l'avoir remercié de ses «sentiments sincères», le président Tebboune a, de son côté, réaffirmé «sa disposition à travailler sur ces dossiers une fois de retour en Algérie», a précisé le communiqué. L'Elysée a confirmé que l'échange téléphonique avait eu lieu et que les deux dirigeants ont convenu de se rappeler après le retour du président Tebboune à Alger. D'autant que les deux chefs d'Etat avaient convenu, auparavant, de «donner une impulsion prometteuse» à leurs relations «sur des bases durables à même de garantir l'intérêt commun réciproque et le respect total de la spécificité et de la souveraineté de chacun des deux pays». Lors de leur prochain échange, la question de la «réconciliation des mémoires» figurera, à coup sûr, au menu des discussions. D'autant que l'Elysée a exclus des «excuses et repentance à la suite de la remise, mercredi dernier, du rapport sur la colonisation et la guerre d'Algérie par l'historien Benjamin Stora à Emmanuel Macron, qui privilégie des «actes symboliques» pour tenter d'apaiser la tension entre les deux pays. En dépit du fait que, dans un entretien avec France 24, le président Tebboune avait déclaré attendre des excuses de la France pour la colonisation de l'Algérie afin «d'apaiser le climat et le rendre plus serein.» Dans une interview accordée au quotidien français L'Opinion, le président Tebboune avait indiqué que l'Algérie et la France pourront avancer avec «beaucoup de sérénité», une fois les problèmes de la mémoire dépassés, soulignant l'importance d'affronter les «évènements douloureux» du passé pour repartir sur des relations profitables aux deux pays, notamment sécuritaire et économique. «La mémoire ne peut être estompée et nous ne pouvons pas en faire ce que nous voulons», avait déclaré le président Tebboune, rappelant que la remise récente des restes mortuaires des chefs de la Résistance populaire contre la colonisation française «constitue un grand pas.» Dans son rapport, Benjamin Stora a recommandé la création d'une commission «Mémoires et Vérité», chargée «d'impulser des initiatives communes entre la France et l'Algérie sur les questions de mémoire». Une amélioration des relations algéro-françaises est plus que nécessaire, à ce stade, au vu des grands changements que connaît la région ayant entraîné de grands défis à relever aussi bien sur le plan bilatéral que multilatéral. Un rapprochement entre la France et l'Algérie devrait permettre de mieux coordonner les efforts sur un certain nombre de dossiers préoccupants, notamment en Libye et au Sahel. Une coordination convenue, en juin 2020, pour y mettre un terme en oeuvrant au rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans la région. Autant de dossiers qui devraient figurer dans leur carnet de rendez-vous.