L'Arav hausse encore le ton avec les chaînes privées. L'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) s'attaque, cette fois -ci, à certains programmes de ses chaînes. «Partant de ses missions en matière de surveillance, et soucieuse du respect des principes et règles appliquées à l'activité audiovisuelle, l'Arav a constaté que de nouvelles chaînes télévisées diffusaient des programmes sans agrément ni autorisation aucune», précise l'Autorité dirigée par Mohamed Loubar dans un communiqué diffusé, mardi dernier. Elle dénonce leur contenu qu'elle qualifie de subjectif. «Exerçant en dehors du cadre légal, elles traitent souvent de thèmes sensibles qui suscitent le mécontentement de l'opinion publique et évoquent des tabous servant des intérêts et des agendas suspects au détriment de l'intérêt et de la sécurité publics», souligne la même source. Pour elle, ces chaînes ont comme seul souci de faire le buzz au détriment de la déontologie. «Elles se sont éloignées de la neutralité et de l'objectivité et ne se sont pas interdites de servir des fins, aussi bien politiques qu'économiques, d'un groupe d'intérêt, sans aucun respect de la déontologie, aspirent seulement à la célébrité, la rentabilité et l'audimat aux dépens du droit du téléspectateur à des programmes variés et de qualité», soutient la même source. Le policier de l'audiovisuel en Algérie va plus loin en faisant un constat alarmant de la situation du secteur. «La situation des médias audiovisuels reste otage de fins commerciales et de finalités purement matérielles entraînant les journalistes, sous le slogan de la liberté d'expression, dans le piège de la subjectivité et de l'irresponsabilité», estime t-elle. «Ils déraillent, ainsi, des objectifs nobles des mass-médias et les poussant vers des convoitises matérielles au détriment des valeurs, constantes et positions diplomatiques de notre pays», poursuit le communiqué. Cette mise au point de l'Arav sonne comme un dernier tir de sommation. Puisqu'elle les menace ni plus ni moins de les traîner devant les tribunaux. «La tutelle se réserve le droit d'ester en justice tout contrevenant aux dispositions de la loi relative à l'activité audiovisuelle», soutient-elle avant de rappeler l'obligation à ces chaînes de soumettre leurs programmes à l'aval du ministère de la Communication. «Dans l'attente de la promulgation de la loi sur la domiciliation de l'activité des chaînes audiovisuelles, l'Arav met en garde contre l'exercice de toute activité sans l'aval du ministère de la Communication», conclut l'Autorité. Cette sortie de l'Arav intervient au lendemain de son avertissement lancé à ces mêmes chaînes sur l'utilisation des images d'enfants. Elle a annoncé que des poursuites judiciaires seront engagées, à l'encontre des chaînes de télévision privées et d'autres supports médiatiques tels que les réseaux sociaux, qui portent atteinte à la vie privée des enfants et les exploitent. «Nous exhortons les producteurs, journalistes et animateurs à observer scrupuleusement cet interdit. Faute de quoi, le ministère de la Communication et l'Autorité de régulation de l'audiovisuel engageront les poursuites judiciaires contre qui de droit pour mettre fin à ces pratiques», est-il écrit, la veille, dans communiqué commun du ministère de la Communication et de l'Arav. L'heure du grand ménage semble donc arrivée...