L'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) sort de son silence et menace de poursuites judiciaires certaines nouvelles chaînes de télévision, diffusant des programmes sans l'autorisation du ministère de Communication. Dans un communiqué rendu public mardi soir, l'Arav met en garde "tout contrevenant aux dispositions de la loi relative à l'activité audiovisuelle" et se donne le droit d'ester en justice ces nouvelles chaînes. "Partant de ses missions en matière de surveillance, et soucieuse du respect des principes et règles appliquées à l'activité audiovisuelle, l'Arav a constaté que de nouvelles chaînes télévisées diffusaient des programmes sans agrément ni autorisation aucune", précise le communiqué. "Dans l'attente de la promulgation de la loi sur la domiciliation de l'activité des chaînes audiovisuelles, l'Arav met en garde contre l'exercice de toute activité sans l'aval du ministère de la Communication qui se réserve le droit d'ester en justice tout contrevenant aux dispositions de la loi 14-04 relative à l'activité audiovisuelle", a précisé l'Arav dans son document. La sortie de l'Arav intervient dans un contexte marqué par plusieurs polémiques suscitées par certaines émissions et dont le contenu ne manque souvent pas de faire le buzz sur les réseaux sociaux. Qualifiant cette situation d'"anarchique", l'Autorité a indiqué que "les chaînes exerçant en dehors du cadre légal traitent souvent de thèmes sensibles qui suscitent le mécontentement de l'opinion publique, et évoquent des tabous servant des intérêts et des agendas suspects au détriment de l'intérêt et de la sécurité publics", précise l'Arav. Sans la citer, l'Arav fait allusion à une émission diffusée récemment sur la nouvelle chaîne de télévision, Lina TV, en l'occurrence. Lors de cette émission diffusée la semaine dernière, un débat houleux a eu lieu entre plusieurs chroniqueurs de cette chaîne sur la possibilité que des sportifs algériens acceptent d'affronter les équipes israéliennes lors de compétitions sportives internationales. Ces chaînes qui "se sont éloignées de la neutralité et de l'objectivité et ne se sont pas interdit de servir des fins, aussi bien politiques qu'économiques, d'un groupe d'intérêts, sans aucun respect de la déontologie, aspirent seulement à la célébrité, à la rentabilité et à l'audimat aux dépens du droit du téléspectateur à des programmes variés et de qualité", souligne, à ce propos, l'Arav. La situation des médias audiovisuels reste, selon l'Autorité, "otage de fins commerciales et de finalités purement matérielles, entraînant les journalistes, sous le slogan de la liberté d'expression, dans le piège de la subjectivité et de l'irresponsabilité, les détournant des objectifs nobles des mass media et les poussant vers des convoitises matérielles au détriment des valeurs, constantes et positions diplomatiques de notre pays", conclut le communiqué.