Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, en déplacement à M'sila, a adressé des mises en garde virulentes à l'endroit des agriculteurs bénéficiaires de parcelles dans le cadre de la mise en valeur des parcours. L'avertissement du ministre n'est, sans le moindre doute, pas innocent, car l'on parle de détournement de terres et de leur vente au profit de particuliers. Le ministre, en s'adressant aux bénéficiaires, insistait sur le statut du domaine privé de l'Etat de ces mêmes terres. Dans un langage propre à lui, le ministre clame haut et fort que les terres destinées à la mise en valeur « ne peuvent être cédées ou vendues car elles font partie du domaine privé de l'Etat ». Le ministre de l'Agriculture affirme dans la foulée que des commissions d'inspection et de contrôle, environ une soixantaine par wilaya annuellement, sont dépêchées afin de mettre fin aux pratiques illégales. Il faut dire que certains agriculteurs revendiquent carrément les parcelles destinées à la mise en valeur par voie de concession. Car, selon eux, les mêmes terres appartiennent à ceux qui les travaillent, un vieux slogan brandi par la Révolution agraire. En toile de fond, le problème du foncier agricole refait surface et revient avec acuité. Selon Saïd Barkat, les efforts doivent être focalisés sur la nécessité de protéger et de valoriser les terres agricoles. Au plan juridique, le droit de l'usage des domaines forestiers stipule que la concession se fait sur une durée de 40 ans renouvelable. Quant à la mise en valeur des terres agricoles, les bénéficiaires peuvent en disposer et hériter le droit de la concession, mais non pas les terres. La même loi sur la mise en valeur par concession interdit le détournement des terres de leur vocation agricole ainsi que la vente de ces mêmes parcelles. Cette formule a été lancée depuis 1998 pour la mise en valeur de quelque 600.000 ha. A l'heure actuelle, 460.000 ha ont été réhabilités. Sur un autre volet, Rachid Bougdour, directeur des services vétérinaires, relevant du ministère, annonce que les aviculteurs vont se réunir mercredi pour, tout d'abord, donner un cachet officiel à la coordination nationale des professionnels de la filière avicole, et ensuite, faire des propositions à la tutelle concernant les requêtes des aviculteurs, livrés à la psychose de la grippe aviaire. Il sera, entre autres, question de faire face à cette psychose et discuter des suggestions censées soutenir la filière avicole. Depuis l'apparition de la psychose de la grippe aviaire un dialogue a été enclenché entre le ministère et les aviculteurs. Ceux-ci, rappelons-le, sont allés jusqu'à suggérer des indemnisations. Chose qui, selon Saïd Barkat, est illogique du moment que le virus H5N1 est loin d'être une réalité en Algérie.