La tomate algérienne est, depuis quelques mois, la proie d'un virus qui stoppe sa croissance, et finit par la tuer. Ce virus est véhiculé par une mouche blanche. Plusieurs superficies ont été affectées sur la côte ouest d'Alger. Pour venir à bout de cette maladie de la tomate, des analyses sont en train d'être effectuées par des groupes de recherches de l'Institut national de la protection des végétaux (Inpv). Pour l'heure, aucun résultat n'a été communiqué aux responsables. Il n'en demeure pas moins que cette affection, qui s'est propagée sur les champs de tomates de Zéralda, Aïn Benian et Staouéli, a causé des dégâts importants qui ont limité le rendement de ce produit pour cette année. Cette situation a amené les agriculteurs à mettre fin, momentanément à la culture de la tomate. Joint hier par téléphone, le chargé de communication auprès du ministère de l'Agriculture a indiqué qu'«effectivement un virus non identifié est en train de réduire le rendement de la tomate dans le littoral de la capitale». Selon cette source, le virus en question ne comporte aucun danger pour la santé des consommateurs puisque «la tomate affectée meurt juste après sa croissance». De son côté, le directeur général de l'Institut technique des cultures maraîchères et industrielles, M.Tahar Mohamdi, a fait remarquer que le virus responsable de la pathologie a été localisé durant l'été dernier. Des enquêtes, précise-t-il, ont été menées sur le terrain par les cadres de l'institut technique immédiatement après que l'alerte eut été donnée par les agriculteurs. Les examens ont conclu à des dizaines de parcelles atteintes par le virus. Les premiers résultats des investigations ont prouvé que «la tomate malade cesse de croître avant de périr». M.Mohamdi a souligné, par ailleurs, que les tomates cultivées sous serres ont été épargnées. Quoi qu'il en soi, des échantillons ont été pris par les enquêteurs pour procéder à des analyses dans les laboratoires de l'Inpv, parce que «le virus ne peut pas être attaqué dans l'immédiat et encore moins identifié». Les résultats des analyses seront communiqués prochainement aux responsables de la tutelle, «car la préoccupation est d'éviter à la tomate le même virus (ou sa mutation) l'année prochaine». S'agissant de la hausse des prix de ces produits, enregistrée sur le marché, le responsable du ministère et le directeur de l'institut technique sont unanimes à dire qu'elle est due à certains facteurs. D'abord, les intempéries du 10 novembre ont ravagé des hectares de tomates, ce qui a déséquilibré l'équation de l'offre et de la demande. Ensuite, le fait que la tomate est un produit hors saison donc plus chère. Il va de soi, affirme-t-on, que la spéculation de certains revendeurs s'est chargée du reste.