B.M. Un nouveau virus de grippe d'origine porcine a été identifié au Canada. Les porteurs de ce virus sont des ouvriers agricoles travaillant dans une ferme porcine. Même si ce virus est distinct de la souche A (H1N1), il contient des fragments, des gênes du virus classique de la grippe saisonnière et d'un virus fréquent chez les porcs. Est-ce un nouveau virus de souche porcine? Greg Douglas, chef-vétérinaire de la Saskatchewan (une province du Nord-Ouest du Canada), a précisé que l'ADN de ce virus présente bel et bien des fragments d'un virus porcin. «Il s'agit d'un nouveau virus qui contient des gênes d'un virus commun chez les porcs, le H3N2 ainsi que d'autres gênes de la grippe classique saisonnière, le HN1», explique-t-il. De son côté, l'Agence de la santé publique du Canada a énoncé dans un communiqué qu'«il ne s'agit pas d'une nouvelle souche du virus pandémique H1N1 qui est présent au Canada». La ministre de la Santé, Leona Aglukkaq, a déclaré, dans un communiqué, que «selon les résultats préliminaires, le risque pour la santé publique est faible et les Canadiens qui ont été vaccinés contre la grippe saisonnière devraient être en partie immunisés contre cette nouvelle souche de la grippe». In fine, le communiqué du ministère de la Santé canadien ajoute que «les deux ouvriers employés d'une ferme porcine ont été légèrement malades mais se sont rétablis depuis». OMS alerte sur les changements éventuels du virus L'OMS demandera aux pays lourdement affectés par la grippe porcine de changer de stratégie et de faire des analyses sur les malades présentant des symptômes inhabituels afin de détecter des changements éventuels du virus. Les mutations du virus vers des souches récalcitrantes compliqueront les stratégies de lutte. Pour ce faire, il faut que les programmes de prévention et de lutte des pays affectés soient plus souples afin de parer aux mutations contingentes du virus A (H1N1). Mardi, le directeur général adjoint par intérim de l'Organisation mondiale de la santé, le Dr Keiji Nakajima, a annoncé, depuis Genève, que l'OMS a décidé de demander aux pays qui ont un nombre élevé de cas de grippe A/H1N1 de changer d'approche en mettant en place des instruments de mesure de la tendance générale de la maladie. «Il est à présent nécessaire de mettre au point des indicateurs nationaux plus larges», répond-il à une question, lors d'une conférence de presse organisée pour l'occasion. Il cite aussi que plus de 98.000 cas, dont plus de 440 morts, sont officiellement recensés dans environ 137 pays et territoires. Lundi, le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait indiqué à Genève que l'on aura besoin d'au moins un milliard de dollars pour faire face à la grippe A/H1N1, ajoutant que les financements prévus à cet effet n'étaient pas parvenus à l'Onu. Le secrétaire général de l'ONU a tenu une réunion avec les ministres et les ambassadeurs des pays donateurs, le même jour.