Réunis depuis plusieurs jours, à Genève, dans un endroit tenu secret, sous les auspices de l'ONU, les 75 représentants du peuple libyen ont désigné vendredi, par un vote inattendu, Abdel Hamid Dbeibah comme Premier ministre intérimaire, à charge pour lui de préparer les élections législatives et la présidentielle fixées à la fin décembre de l'année en cours par le dialogue national inter-libyen en conclave à Tunis. Il s'agit désormais pour le Premier ministre et les trois membres du Conseil présidentiel également désignés de travailler à l'unification des institutions de l'Etat libyen tout en veillant à garantir la sécurité induite par le cessez-le-feu mis en oeuvre au lendemain des pourparlers du comité militaire 5+5. Une page se tourne dans la longue et difficile instabilité qu'a vécue la Libye, confrontée à la rivalité et aux affrontements entre le GNA reconnu par les Nations unies et les autorités de l'Est, représentées par le maréchal khalifa haftar dont l'offensive sur Tripoli, en avril 2019, a abouti à un cinglant revers. Mandatés par les 75 représentants du Forum de dialogue politique libyen (FDPL), issus d'un processus de sélection représentative sous l'égide de l'ONU, les nouveaux dirigeants vont devoir faire face à un immense défi pour assurer la pérennité de la paix et de la sécurité, d'une part, ainsi que la mise en place des conditions objectives pour la tenue des élections, d'autre part. Abdel Hamid Dbeibah, élu Premier ministre avec 39 voix sur 73, aura pour tâche, déjà, de constituer un gouvernement, «dans un délai limité à 21 jours», selon les explications formulées par l'émissaire par intérim de l'ONU en Libye, Stephanie Williams. Après quoi, il aura encore 21 jours supplémentaires pour obtenir le vote de confiance au Parlement, auquel cas ce gouvernement intérimaire devrait être opérationnel, au plus tard le 19 mars prochain. Salué par les gouvernements de l'Allemagne, de l'Italie, de la France, des Etats-Unis et du Royaume-Uni, notamment il lui reste donc un «long chemin» à parcourir pour consolider l'accord de cessez-le-feu, assurer au peuple libyen les services publics prioritaires, engager un programme de réconciliation nationale le plus large possible et gérer au mieux le budget étatique disponible. Cela étant, la mission fondamentale concernera, bien sûr, l'organisation des élections nationales, conformément au calendrier préétabli à Tunis, lors de la réunion du Forum de dialogue inter-libyen. L'Algérie se félicite de la formation de l'Autorité exécutive provisoire L'Algérie s'est félicitée, hier, du «progrès réalisé dans le dialogue politique libyen mené sous l'égide de l'Organisation des Nations unies et de la formation de l'Autorité exécutive provisoire», exprimant sa «pleine disposition à oeuvrer avec l'Autorité pour la réalisation de la sécurité, de la stabilité et des aspirations du peuple libyen frère», a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères. L'Algérie a également formé le voeu de voir «ce pas positif contribuer à mettre un terme à l'indivision et à resserrer les rangs libyens en prévision des échéances électorales importantes prévues la fin de l'année».Tout en réitérant sa «solidarité constante avec le peuple libyen frère et sa position rejetant toute forme d'ingérence dans les affaires internes libyens», l'Algérie a affirmé, selon la même source, «son appui permanent aux efforts pacifiques visant l'instauration de la paix et de la stabilité dans ce pays frère, suivant une approche inclusive garantissant la souveraineté de la Libye, son indépendance et son unité territoriale».