Selon le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, il y aurait déjà un "consensus" au sein de l'Opep pour reconduire le niveau actuel de diminution de la production pétrolière. Les pays membres de l'Opep, réunis hier par visioconférence, s'acheminent vers un compromis autour du prolongement du niveau actuel de la baisse de production, à savoir 7,7 millions de barils par jour pour trois mois supplémentaires, c'est-à-dire jusqu'à fin mars 2021. Cette option semble avoir le "soutien de la plupart" des pays de l'Opep. Cette possibilité a d'ailleurs été examinée dimanche dernier, à l'occasion d'une réunion technique organisée par l'Organisation, a indiqué, hier, le ministre de l'Energie et président en exercice de l'Opep, Abdelmadjid Attar. Ce dernier a expliqué qu'il y a un "consensus" au sein de l'Organisation pour reconduire le niveau actuel de diminution de la production jusqu'au premier trimestre 2021. L'idée est "d'assurer un équilibre" du marché pétrolier et "d'améliorer" encore plus les cours de l'or noir qui ont atteint 48 dollars la semaine dernière. Cependant, la décision finale à prendre fera l'objet de discussions entre l'Opep et ses alliés lors d'une rencontre par visioconférence prévue pour aujourd'hui. Depuis le mois de mai, l'Organisation pétrolière et ses partenaires se sont imposés des quotas d'un niveau sans précédent dans l'industrie pétrolière, et dont la finalité était de réduire l'offre mondiale de pétrole de manière drastique face à une demande de brut en chute libre, une conséquence de la propagation du coronavirus. L'Opep et ses alliés ont volontairement réduit leur production de dix millions de barils par jour, une contraction de près de 10% de l'offre mondiale. Cet effort historique n'a, cependant, pas permis de rééquilibrer le marché et de stimuler les prix. Ces derniers sont restés enfermés dans une fourchette étroite ces derniers mois. Mais quid de l'année prochaine ? En 2021, l'économie mondiale devrait "renouer avec la croissance" qui serait de "4,4%", selon les prévisions, alors que la croissance de la demande de pétrole devrait être de "6,1 mb/j", a souligné, hier, Abdelmadjid Attar. Il a ajouté que ces "bonnes perspectives" attendues pour 2021 permettent un "optimisme prudent" et démontrent que nous sommes sur "la bonne voie". Attar a, par ailleurs, affirmé que l'Opep continue de soutenir le marché mondial du pétrole, en coopération avec les pays partenaires et signataires de la "Déclaration de coopération", un document datant de 2016. Il a également relevé que la réunion d'hier devait discuter d'une série de questions cruciales. De même, il a expliqué que l'organisation qu'il préside cherchait à faire ce qui est le mieux "pour ses pays membres, pour l'industrie et pour l'économie mondiale". Attar n'a pas manqué de souligner que "l'attention du monde" sera concentrée sur l'Opep et que ses décisions seront "très attendues". Et d'ajouter : "Nos efforts combinés, à travers l'ajustement de production (...) continuent de fournir une base vitale de stabilité sur le marché à un moment critique de l'histoire." Selon lui, les contributions "positives" de la "Déclaration de coopération" continuent d'être reconnues par les dirigeants mondiaux "qui soutiennent pleinement nos efforts sur la scène mondiale". Il a, à ce propos, cité l'exemple de la réunion du G20, tenue la semaine dernière, où il a été fait référence au "rôle effectif de l'Opep+" en tant que "force stabilisatrice" sur les marchés de l'énergie. Le ministre n'a, également, pas manqué de saluer "la résilience", "l'engagement" et "la persévérance" de l'Opep. Youcef Salami