«Le maire saisit le registre des délibérations et prend la poudre d'escampette.» Les six élus détracteurs du maire des Isssers (3 FFS, 2 Islah, 1 MNJA), accompagnés de quelques citoyens, ont fermé, pour un moment, durant l'après-midi d'avant-hier, le siège de l'APC. Ces derniers, qui n'ont pas tardé à être embarqués par la police, ont été entendus par le commissaire de la sûreté urbaine des Issers à l'origine de cette mésaventure, les élus nous ont expliqué que le maire, en l'occurrence Bélaïd Abd El Madjed, aurait «falsifié le PV de délibérations sanctionnant l'assemblée tenue en séance ordinaire le 15 avril dernier, avant de procéder à son affichage au public avant-hier». En effet, dans le document en question, dont une copie nous a été remise, il y est consigné que les travaux de la séance se sont déroulés normalement, avec en prime, l'approbation des cinq points de l'ordre du jour par la majorité des élus présents, soit 5 contre 4, lesquels, d'ailleurs, ont porté leurs paraphes respectives sur ledit PV. Cependant, l'autre version du camp opposé est tout autre. Ces derniers, tout en prenant à témoin les personnes présentes à cette séance, parmi les éléments des services de sécurité, les présidents d'associations et la presse, ont produit un autre PV qualifié d' « authentique », dans lequel il est précisé le blocage de cette séance qui n'a pas pu aller à son terme. Pour cause, soutiennent les élus protestataires, le P/APC, très volontiers et sans se faire prier, aurait empoigné le registre des délibérations pour se volatiliser avec... au détour d'un débat houleux autour de la gestion des affaires courantes de l'APC. Toutefois, il est mentionné noir sur blanc que ladite séance a été plutôt une foire d'empoigne entachée de graves irrégularités comme il est relevé plus loin, dans une remarque, que le maire aurait profité de l'anarchie qui régnait en maître à cette séance pour subtiliser la liste de présence, sans toutefois donner le temps aux deux élus, quoique arrivés après un léger retard dû aux embouteillages causés ce jour-là par le blocage de la RN12 mais tout de même présents avant l'entame des travaux, d'y apposer leurs signatures. Ainsi, contrairement au PV chapeauté par le P/APC qui est signé par cinq élus, lequel est affiché au public, l'autre PV envoyé à toutes les instances concernées, et qui est produit par le camp opposé, porte six paraphes, soit la majorité des 11 élus que compte l'Assemblée communale des Issers. Ceci dit, cela fait maintenant plus de huit mois que l'APC des Issers est divisée en deux clans (six contre cinq), et réduite à une simple coquille vide. Depuis, la guéguerre ouverte, déclarée d'abord à coups de déclarations au vitriol par presse interposée, dépôt de plainte, et procès en justice, s'est soldée ensuite par un retrait de confiance au P/APC par six élus sur onze, chose qui a pénalisé les citoyens.