«Liées pour toujours par l'histoire, la France et l'Algérie sont aujourd'hui de grands partenaires en termes d'éducation, de culture et de diplomatie» a affirmé l'ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, dans un entretien accordé au site Arab News en français. Dans ce sens, le diplomate français estime que les deux pays entretiennent des liens solides d'amitié et de coopération, notamment sur les plans humain, éducatif, scientifique, économique sécuritaire et diplomatique afin d'oeuvrer ensemble à la résolution des crises régionales. «Notre relation s'inscrit dans une histoire longue et profonde, douloureuse également, il faut le reconnaître, mais elle s'écrit aussi et surtout au présent», souligne-t-il. Rappelant que cette relation ne se limite pas aux échanges politiques, François Gouyette affirmé que «l'Algérie est pour la France un partenaire majeur». Pour le diplomate français, l'Algérie est une puissance de premier plan en Afrique, une puissance d'équilibre dont la diplomatie joue un rôle utile en faveur du dialogue, en particulier dans les crises régionales. Dans cet entretien, le diplomate estime que l'élection respective de Abdelmadjid Tebboune et d'Emmanuel Macron à la magistrature suprême a donné un nouvel élan aux relations bilatérales. «Les deux chefs d'Etat ont noué une relation de confiance et se parlent régulièrement depuis leur rencontre à Berlin, en janvier 2020», souligne François Gouyette. Pour étayer ses propos, le diplomate rappelle les visites à Alger de Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, en octobre dernier, et Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, en novembre. Concernant la tenue d'un Comité intergouvernemental de Haut niveau prévu ce premier semestre, l'ambassadeur de France affirme que cette instance qui réunit les Premiers ministres respectifs et plusieurs membres de deux gouvernements, apportera une nouvelle impulsion politique à la coopération franco-algérienne. Abordant la question mémorielle, notamment le rapport de l'historien Benjamin Stora sur la colonisation et la guerre d'Algérie qui a été récemment publié à Paris, il dira que la mission confiée à Benjamin Stora, par le président Emmanuel Macron, montre «la détermination à aller de l'avant avec l'Algérie». Quant à l'apport du document dans l'apaisement des mémoires, il notera qu'il s'inscrit dans la continuité du travail de reconnaissance historique mené par le président de la République depuis le début de son quinquennat. «Depuis son élection, le président Macron a engagé une démarche de reconnaissance lucide des crimes commis durant la période coloniale dans une volonté sincère d'apaisement des mémoires, en France comme dans notre relation avec l'Algérie» affirme-t-il. Pour le diplomate français, Emmanuel Macron a accompli à cet égard plusieurs gestes courageux et concrets. «En septembre 2018, il a reconnu la responsabilité de l'Etat français dans la mort de Maurice Audin et, au-delà, l'utilisation de la torture dans le cadre d'un système légal institué par ce qu'on appelait alors les pouvoirs spéciaux», souligne-t-il. Pour François Gouyette, «la remise à l'Algérie des restes mortuaires de combattants algériens conservés au Musée de l'Homme» a constitué, en juillet 2020, «un autre acte fort, en réponse à une demande des autorités et de la société algériennes» «Le président de la République n'a été ni acteur ni témoin engagé de cette période. Aucun chef de l'Etat avant lui n'a affiché autant d'ambition en matière de réconciliation mémorielle et de détermination à aller de l'avant avec l'Algérie, tout en regardant notre passé douloureux avec lucidité. Il a engagé cette démarche en toute transparence et dans un dialogue confiant avec son homologue algérien» plaide-t-il.