Selon des révélations faites, hier, à l'agence APS, par l'écrivain français d'origine marocaine, Jacob Cohen, le Maroc n'hésitera pas un instant à exécuter les plans les plus diaboliques que lui serviraient ses maîtres de Tel-Aviv, de Washington et du Golfe. À travers cette normalisation le Maroc «espère devenir le partenaire indispensable de l'axe américano-sioniste dans la région (et) devenir en quelque sorte leur sentinelle et éventuellement leur tremplin pour des actions de maintien de l'ordre», affirme Jacob Cohen dans son analyse et n'y voit d'ailleurs «aucun doute que le Maroc accueillera favorablement toute demande venant de l'entité sioniste ou des Américains pour établir les installations nécessaires au contrôle de toute la région». Un élément que les pays limitrophes et même au-delà doivent, selon lui, «prendre en considération». Grave révélation qui explique pourquoi l'état-major de l'armée n'a pas cessé d'alerter sur les dangers qui menacent nos frontières. C'est dans cette perspective de défense des frontières que des manoeuvres impressionnantes ont été menées par l'armée à Tindouf en janvier dernier sous la supervision du chef d'état-major, le général de corps d'armée Saïd Chanegriha. Comme toutes les autres armées du monde, l'ANP aguerrit ses forces pour se prémunir de tout danger. L'Algérie ne s'en cache pas: elle s'inquiète des risques potentiels de conflit à ses frontières, en particulier depuis la violation du cessez-le-feu par l'armée marocaine dans la zone tampon de El Guerguerat. Ces révélations de l'écrivain français viennent accentuer davantage le trait rouge du danger à nos frontières. Evoquant les relations entre le régime marocain et l'entité sioniste, Jacob Cohen rappelle que la normalisation a été préparée de longue date. «Elle n'est pas le fruit du hasard ni un coup diplomatique sans fondement, mais couronne 60 années de relations de moins en moins secrètes», faisant savoir que «Mohammed VI n'attendait que le moment favorable pour l'officialiser. Et ce moment était arrivé avec les autres normalisations». Dans une rétrospective des relations entre le régime marocain et l'entité sioniste, Cohen rappelle que le roi Hassan II a conclu «un accord en février 1961 avec le Mossad et l'Agence juive pour permettre aux juifs marocains de partir en Israël par dizaines de milliers sans aucun document de voyage», indiquant que le Mossad, présent au Maroc depuis 1948, avec des réseaux étendus et même des caches d'armes et des fabriques de faux papiers, va alors devenir un partenaire discret, mais efficace du régime (marocain)». «A l'aube des années 80, le Mossad va s'entendre avec Hassan II pour le recrutement d'un conseiller spécial en la personne d'André Azoulay, juif marocain natif d'Essaouira, mais qui a fait toute sa carrière à Paris en tant que banquier», soutient Cohen, notant que ce personnage fait très probablement partie des 45 000 (une estimation réaliste) «sayanim», ces juifs nationaux qui, par patriotisme sioniste, acceptent de collaborer avec le Mossad dans le cadre de leurs activités professionnelles, assurant que «l'objectif du conseiller royal était de préparer le terrain à l'acceptation des relations entre le Royaume chérifien et le régime sioniste. Au sujet de la question sahraouie l'écrivain a soutenu que la diplomatie américaine a d'au-tres moyens de réviser la décision de Trump, en revenant aux négociations pour le règlement du conflit au Sahara occidental. Il a assuré que l'avenir du Sahara occidental reste ouvert malgré l'annonce de l'ancien président américain. «Trump nous a habitués à ces annonces tonitruantes qui rompent avec les usages diplomatiques et surtout avec les équilibres délicats qui sauvegardent le consensus», a indiqué Jacob Cohen dans un entretien à l'APS, soulignant que «la diplomatie américaine aurait d'autres moyens, si elle le souhaite, d'atténuer la portée de la déclaration de Trump». Il s'agit selon lui, de revenir au statu quo qui a les faveurs de l'ONU et de l'Union africaine (UA), c'est-à-dire revenir aux négociations pour trouver un règlement- improbable - entre les prétentions marocaines et l'autodétermination des Sahraouis, assurant que, «l'avenir du Sahara occidental reste finalement ouvert malgré l'annonce de Trump».