Les 50 ans de la nationalisation des hydrocarbures et le 65e anniversaire de la création de l'Ugta sont deux dates majeures dans l'Histoire du pays. Liée à la lutte héroïque du peuple algérien pour le recouvrement de sa liberté pour la seconde et à la réappropriation des richesses nationales, l'un des objectifs de l'indépendance pour la première, les deux dates qui se partagent la même célébration prennent une signification particulière, cette année. Et pour cause, autant la création de l'Ugta renvoie, aujourd'hui, à la nécessité pour les Algériens de résister aux agressions dont le but est de saper les fondements de la République, autant la nationalisation des hydrocarbures oblige à reconsidérer le rapport de dépendance qu'a établi la société avec la ressource énergétique. Sur les deux tableaux, les Algériens sont interpellés et le président de la République n'a pas manqué de voir dans la journée du 24 février, matière à unifier les rangs pour éviter l'instrumentalisation, par les ennemis de l'Algérie, des conditions socio-économiques difficiles que traverse le pays. La guerre de 4e génération qui revient dans les propos d'observateurs avertis a des applications au sein de la société. Saper le moral des citoyens peut parfaitement passer par des discours insidieux colportés sur les réseaux sociaux et insinuant l'incapacité de l'Etat de réparer les méfaits de la pandémie sur le corps social. Dans une lettre lue en son nom par le Premier ministre, le président de la République dit voir dans l'Ugta l'intermédiaire qu'il faut pour mobiliser les travailleurs et les sensibiliser contre les discours défaitistes qui ne tarderont pas à se faire dominants, dans le but de «gripper» la machine de la relance économique. Soulignant, à ce propos que l'Ugta, est une «organisation prestigieuse, connue pour sa longue tradition de lutte et de militantisme», le chef de l'Etat entend lui confier «en cette conjoncture marquée par une situation économique difficile et la propagation de la pandémie de Covid-19 et ses retombées sur la situation sociale sur de larges catégories de travailleurs», la mission de déployer les efforts nécessaires «visant le renforcement et l'immunisation du front social contre les tentatives d'exploitation insidieuse de cette situation, en semant le doute et la confusion». L'appel est limpide et le contexte dans lequel il a été lancé justifie amplement de donner à l'Ugta un rôle politique, sachant les menaces qui guettent le pays. Conscient de l'extrême urgence de la situation et l'impératif d'«accélérer la cadence de traitement des incidences sociales et à prendre en charge graduellement nos soeurs et frères travailleurs» impactés par les effets directs et indirects de la crise sanitaire, le chef de l'Etat fait la promesse de veiller «constamment au suivi de la mise en oeuvre des programmes tracés et des décisions prises à cet effet par les autorités publiques». Un engagement qui vaut une obligation pour l'Exécutif de redoubler d'efforts et de vigilance, mais également de faire de l'Ugta un partenaire fidèle et sincère. La promesse présidentielle suppose de hâter la diversification de l'économie pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures, mais aussi d'initier résolument la transition énergétique du pays. Le président Tebboune préconise l'adaptation du pays «aux mutations vers la transition énergétique, l'une de nos priorités majeures pour consolider la sécurité énergétique de par les capacités avérées pour notre pays en matière d'énergies non conventionnelles, nouvelles et renouvelables». Sur la situation sociale, comme sur sa sécurité énergétique, le pays doit aller vite pour conserver sa souveraineté chèrement acquise.