Les sanctions américaines contre la Syrie entravent un retour de Damas au sein de la Ligue arabe, a souligné mardi le ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis, Cheikh Abdallah ben Zayed. La Syrie a été suspendue de l'organisation panarabe fin 2011 au début du conflit engendré par la répression sanglante de manifestations pro-démocratie dans ce pays, plusieurs puissances régionales pariant sur la chute du régime de Bachar al-Assad. Et si certaines capitales comme Abou Dhabi ont depuis rétabli leurs relations diplomatiques avec Damas, la Syrie n'a toujours pas réintégré cette entité régionale composée de 22 pays. «Le plus grand défi qui se pose aujourd'hui dans la coordination et le travail avec la Syrie est le ‘‘Caesar Act''», a déclaré le chef de la diplomatie émiratie lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Entrée en vigueur en juin 2020 aux Etats-Unis, la «loi César» vise à empêcher une normalisation des échanges commerciaux avec Damas tant que des comptes n'ont pas été rendus pour les atrocités commises ces dix dernières années par les responsables syriens. «Le maintien en l'état» de la loi César rend la perspective d'un retour de la Syrie dans la Ligue arabe «très difficile», et la question «devrait être clairement abordée dans le dialogue avec nos amis aux Etats-Unis», a ajouté Cheikh Abdallah ben Zayed. Après avoir un temps vacillé, le pouvoir de Bachar al-Assad a repris le contrôle de la majorité du territoire syrien à la faveur notamment du soutien de son grand allié russe.