La Russie est opposée à toute intervention militaire en Syrie, à l'instar de l'opération de l'Alliance atlantique en Libye, a répété mardi son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. «Nous avons beaucoup de questions (...) après la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Libye (..) et le drame» qui s'est ensuivi, a dit M. Lavrov lors d'une conférence de presse conjointe à Abou Dhabi avec son homologue émirati, cheikh Abdallah ben Zayed Al Nahyane. Il a assuré que son pays «ne permettra pas à une chose pareille de se produire en Syrie». Le président syrien Bachar al-Assad avait demandé dimanche à la Russie de continuer à le soutenir face aux condamnations occidentales de sa répression des manifestations appelant à son départ, dans une interview à la télévision russe. Cet appel était intervenu moins d'un mois après une déclaration du président russe Dmitri Medvedev, dans laquelle il appelait, pour la première fois, le président syrien à accepter des réformes ou bien à démissionner. Mais la Russie continue à soutenir la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU et a bloqué jusqu'à présent toutes les propositions de sanctions. Pour sa part, le ministre émirati a assuré que les Arabes ne voulaient pas d'internationalisation de la crise syrienne. «Nous ne pensons pas qu'il y ait une partie quelconque qui veuille internationaliser cette affaire, tous les Arabes ne veulent pas d'une internationalisation», a dit cheikh Abdallah. «Nous voulons aider nos frères syriens à régler cette question dans le cadre arabe», a-t-il ajouté, faisant état «d'indications positives» parvenues au comité ministériel arabe concernant son plan visant à arrêter la violence. Le régime de Damas n'a toujours pas apporté de réponse au plan qui lui a été soumis par le comité ministériel arabe à Doha et qui prévoit le retrait des chars des rues et l'amorce d'un dialogue avec l'opposition au Caire. Sa réponse est attendue mardi, selon un diplomate arabe. Dans un entretien publié dimanche par le journal britannique The Sunday Telegraph, M. Assad a prévenu que toute intervention occidentale contre son pays provoquerait un "tremblement de terre» au Proche-Orient.