Une nouvelle dynamique semble être imprimée au secteur des mines depuis l'érection d'un ministère entièrement dédié à la valorisation du patrimoine que recèle le sous-sol algérien. En effet, longtemps négligé malgré la haute valeur ajoutée économique et sociale en termes de création d'emplois qu'il pouvait ajouter au secteur économique national, le secteur des mines suscite, aujourd'hui, de grands espoirs au vu du potentiel avéré que peut apporter ce segment stratégique à la relance économique du pays. Intervenant hier sur les ondes de la Radio nationale, le ministre des Mines, Mohamed Arkab, a déclaré qu'un «partenaire étranger d'un pays ami a déjà été retenu pour l'exploitation des deux méga-gisements de fer de Ghar Djebilet, situés dans la wilaya de Tindouf», a-t-il indiqué. Recelant quelque 3,5 milliards de tonnes de réserve, d'une teneur de 56%, pouvant produire 12 millions de tonnes/an, dont une partie sera exportée et une autre utilisée par les aciéries nationales, le méga-gisement de Ghar Djebilet figure parmi les projets phares du secteur, «dont les travaux de mise en exploitation sont assez avancés, et qu'il ne reste plus qu'à lancer la production le plus vite possible»», a encore révélé l'invité de la Radio. Le ministre des Mines a révélé que plus de 3.000 emplois seront crées, «dont un millier dès la première phase d'exploitation», a-t-il expliqué, ajoutant que parmi les autres projets miniers figurent les importants gisements de phosphate, situés dans les wilayas d'Annaba, de Souk Ahras et de Tébessa, «en phase de redimensionnement aux fins d'optimiser leur rendement», a-t-il dit. Mohamed Arkab précisera que ces derniers gisements recèlent quelque 2 milliards de tonnes de réserves et qu'ils vont «très prochainement entrer en exploitation, après que le choix définitif sera fait parmi les 12 partenaires étrangers potentiels qui ont fait part de leur intérêt à les exploiter», a-t-il encore révélé. Pour prévenir la survenue de possibles conflits juridiques concernant la gestion de ces importants gisements, dont une partie de la production sera traitée localement, le ministre a fait part que «des équipes de solides experts nationaux ont d'ores et déjà été retenues», a-t-il souligné. Pour permettre une valorisation dans des délais courts des gisements exploitables, Mohamed Arkab a expliqué que parmi les «20.000 sites miniers répartis à travers le territoire national, et dont une large partie abrite des produits non ferreux et des métaux rares, inexploités à ce jour, la mine de plomb et de zinc d'Oued Amizour (Béjaïa) fait, actuellement, l'objet de travaux pour hâter son entrée en production», a-t-il souligné. Dévoilant les capacités de son secteur, M.Arkab a fait état de la présence d'une quarantaine de gisements de marbre et de granit «parmi les meilleures qualités dans le monde, mais peu ou pas exploités», a-t-il déploré, ajoutant que l'Algérie «importe, curieusement, environ 500.000 tonnes de ces deux minerais», a-t-il encore révélé. Mohamed Arkab a aussi indiqué que d'autres projets «sont en maturation, et qui seront concrétisés courant 2021, visant à mettre en exploitation des gisements de produits non ferreux, à l'exemple du carbonate de calcium, du manganèse, de la baryte et de la bentonite», a-t-il déclaré. «Une vaste opération de recherche minière à travers l'ensemble du territoire a été lancée, en s'aidant pour cela de moyens géophysiques et de télédétection aéroportés», a indiqué le ministre, ajoutant que parmi les produits miniers ciblés et déjà recensés figurent notamment ceux de l'or, du tantale, du silicium, du lithium, du cuivre, du soufre, des poli-métaux et autres pierres précieuses.