Quelque 24,5 millions d'électeurs sont appelés à choisir leurs représentants au niveau de l'Assemblée populaire nationale (APN) le 12 juin prochain. Ces derniers auront, pour la première fois, droit à un vote sur liste ouverte. Il s'agit d'un nouveau mode de scrutin à la représentation proportionnelle avec vote préférentiel sur une liste ouverte sans panachage. Il n'y aura pas de hiérarchisation ni de tête de liste, l'électeur sera libre de choisir le candidat qu'il préfère. Mais cette nouvelle méthode va-t-elle inciter les citoyens à se déplacer aux bureaux de vote, le 12 juin prochain? Déjà très faible lors du référendum du 1er novembre sur la révision de la Constitution, le taux de participation, qui est généralement bas lors d'élections législatives, va-t-il encore une fois être en deçà des attentes de la classe politique? Cette dernière s'est déjà lancée dans la course et se démène pour confectionner les listes. Partis politiques et indépendants, ayant confirmé leur volonté de participer aux prochaines joutes, s'attellent à répondre aux conditions de la nouvelle loi électorale qui exige plus de jeunes, de femmes et d'universitaires. Les petites formations politiques qui ont maintenant la possibilité de participer après la suspension de l'exigence de 4% des suffrages lors des élections législatives précédentes, pensent même à constituer des alliances pour renforcer leurs positions et s'assurer quelques sièges. Ils devront s'entraider pour collecter les 25 000 signatures individuelles d'électeurs exigées pour chaque liste alors que les indépendants, eux, devront appuyer chaque siège par au moins 100 parrainages. Le pari est donc loin d'être gagné. Les partis politiques et les candidats indépendants vont-ils réussir à convaincre les Algériens de leur donner leurs voix? Et s'ils réussissent le challenge d'obtenir des intentions de vote, les parrains des listes vont-ils réellement tenir parole et glisser l'enveloppe dans l'urne, le jour du scrutin? Tout l'enjeu est là. Quelles seront les mots clés qui vont convaincre les Algériens à participer aux prochaines législatives? Surtout que l'opposition ne va pas manquer d'appeler au boycott ou au vote blanc. Le prochain rendez-vous électoral est très important car il devrait permettre à l'Algérie de gagner en crédibilité et en représentativité au sein des assemblées élues. Cependant, une partie des citoyens ne croit pas au changement et continue de contester la démarche adoptée pour sortir de la crise politique, engendrée par la déferlante du Hirak, le 22 février 2019. Par conséquent, elle rejette les prochaines élections. Le boycott de ceux qui continuent à marcher tous les vendredis est donc une certitude. Cependant, quel que soit le taux de participation aux législatives, l'élection sera validée, conformément à la loi qui ne prévoit pas de seuil minime. D'ailleurs, le président Tebboune, qui désire concrétiser le changement à travers les institutions élues, l'a rappelé, lors de sa dernière rencontre avec les médias. Le chef de l'Etat a souligné que tous les moyens sont mis à la disposition des citoyens désirant construire leur Algérie nouvelle. À l'adresse de ceux qui visent à «bloquer cette démarche», Il a averti que «nul ne peut stopper le cours du changement» et que «la minorité ne peut imposer ses opinions à une majorité silencieuse». Une nouvelle Assemblée populaire nationale sera élue en juin. Le pays gagnerait énormément si cette législature bénéficie d'une forte crédibilité populaire.