Le ministre sahraoui des affaires étrangères, Mohamed Salam Ould Salek, a affirmé samedi que la décision du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) sur le conflit au Sahara Occidental avait «torpillé la stratégie marocaine et anéanti ses ambitions de mettre en échec le processus onusien de décolonisation du Sahara occidental. Dans une déclaration à l'Agence de presse sahraouie (SPS) en réaction au rejet par le Maroc, à travers son ministre des affaires étrangère, de la décision du CPS en faveur du droit du peuple sahraoui, M. Ould Salek a rappelé que lors du 14e Sommet extraordinaire des Chefs d'Etat et de Gouvernements pour ''Faire taire les armes'', «l'UA a décidé d'assumer ses responsabilités, en tant que garant avec l'ONU du Plan de règlement du conflit du Sahara occidental, signé en 1991 entre les deux parties (RASD et Maroc). Se félicitant de cette reprise d'initiative «après trois décennies d'entraves et d'atermoiements par le Maroc en connivence avec des puissances, à l'origine de l'invasion et de l'agression du peuple sahraoui, et qui continuent à empêcher le parachèvement de sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire», il a estimé que la décision du CPS «vient torpiller la stratégie et anéantir les ambition du colonisateur de mettre en échec le processus de décolonisation». «L'occupant marocain a pris l'habitude de se complaire avec une mission onusienne passive face à l'entrave du processus ONU-UA de décolonisation du Sahara occidental car confiant en le soutien de parties connues, qui l'appuient dans la poursuite de son occupation et le protège dans son impunité», a souligné le chef de la diplomatie sahraoui. Evoquant la réaction officielle du Maroc, M. Ould Salek a indiqué que «ces déclarations renvoient au langage de l'Apartheid, qui ne cessait de rejeter les résolutions de l'Organisation de l'unité africaine (OUA)». Et d'enchaîner que ces propos «dénotent des communiqués de Pretoria en réponse aux décisions de l'ONU sur l'indépendance de la Namibie et ceux visant à mettre un terme à l'occupation et à l'Apartheid en Rhodésie et en Afrique du Sud», a déploré M. Ould Salek. Affirmant que la RASD dénonce «le mépris flagrant» affiché par le Maroc à travers cette position à l'égard des hautes instances de l'UA, il a affirmé que cette dernière «doit prendre les mesures adéquates pour imposer le respect de sa Charte et de ses décisions, y compris à travers des sanctions contre la politique d'obstination du Makhzen». La Commission de l'UA avait rendu publique, jeudi, la décision prise par les chefs d'Etat africains au sujet du Sahara occidental en dépit d'un intense lobbying et d'une féroce campagne médiatique menés par Rabat, visant à faire croire à l'échec de la réunion tenue, le 9 mars, par le Conseil de la paix et de la sécurité de l'Union africaine, consacrée, en partie, à la question sahraouie. La décision du CPS remet la question sahraouie dans son véritable contexte de décolonisation, en insistant sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination ainsi que sur la responsabilité de l'organisation continentale. Ni les contrevérités diffusées par la presse marocaine, ni les méthodes connues de la délégation du Maroc à l'UA, n'ont réussi à empêcher la diffusion de cette décision très favorable à la cause sahraouie.