La décision des chefs d'Etat et de gouvernements africains prise lors du dernier sommet de l'Union africaine (UA), en direction de à la dernière question de décolonisation en Afrique, le Sahara Occidental, a été qualifiée d'«importante et historique», hier, par le chef de la diplomatie sahraouie. L'Union africaine, pour rappel, a chargé la commission de l'UA à œuvrer et prendre les mesures nécessaires pour la tenue du référendum d'autodétermination au Sahara Occidental, dernière question de décolonisation en Afrique. En qualifiant la décision de l'UA d'«importante et historique», le chef de la diplomatie sahraoui a fait savoir qu'il était question aussi de rappeler à l'ONU ses engagements pris en direction du peuple du Sahara Occidental. Des propos tenus au cours d'une conférence de presse animée hier à Alger, au siège de l'ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Pour l'orateur, l'application du droit international par l'exercice du peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination « est l'unique option envisagée par l'Afrique et le monde». «Après de longues années de négociations» entre le Front Polisario et le Maroc sous les auspices onusiens, M. Ould Salek relève qu'«il est tout à fait clair aujourd'hui que l'intransigeance et l'entêtement du Maroc sont à l'origine de l'échec de toutes les tentatives et initiatives de l'ONU visant à trouver une solution au conflit du Sahara Occidental». L'Union africaine a été à l'origine de l'élaboration du plan de règlement de décolonisation du Sahara Occidental sur la base des principes de l'OUA et entériné par l'ONU ; la décision des chefs d'Etat et de gouvernement africains vise aussi «à attirer l'attention sur les responsabilités engagées de l'ONU et l'UA». Il est à rappeler que la Maroc s'est retiré de l'Organisation africaine depuis que la République arabe sahraouie démocratique y a adhéré autant que membre à part entière. Un retrait aussi en réaction à l'attachement des membres de l'OUA puis UA au principe fondamental de la décolonisation du Sahara Occidental. Un principe qui, au-delà des fondements juridiques de la Cour de La Haye ne reconnaissant aucun droit du Maroc sur le Sahara Occidental, est aussi le reflet du processus historique de décolonisation en Afrique. A ce propos, le ministre des Affaires étrangères de la RASD a fait savoir que «le soutien de la France à la colonisation marocaine au Sahara Occidental», notamment au sein du Conseil de sécurité, est à l'origine de «l'entêtement du Maroc à ne pas se plier au droit international ». Pour M. Ould Salek, «le Maroc torpille tous les efforts de la communauté internationale» visant l'application des textes et des principes de la Charte de l'ONu qui a inscrit, depuis 1966, la décolonisation du Sahara Occidental dans ses annales. L'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, compte présenter, fin avril, un rapport au Conseil de sécurité, après la tenue de négociations sous sa médiation entre le Front Polisario et le Maroc, prévus en mars. Le médiateur onusien, après avoir rencontré les responsables américains la semaine dernière, compte se rendre, successivement, en France, en Espagne, au Royaume-Unis en Allemagne et en Suisse. Le ministre sahraoui a invité la communauté internationale, notamment les membres du Conseil de sécurité, à faire pression sur le Maroc pour l'amener à se conformer à la légalité internationale. Ce qui, pour lui, devrait contribuer fortement à la stabilité dans la région et ce, par «le règlement d'une question de décolonisation qui a trop duré». Par ailleurs, les atteintes aux droits de l'Homme dans les territoires sous occupation marocaine sont à divers niveaux. Pour le ministre, le procès, au tribunal militaire marocain, des 24 Sahraouis arrêtés par les autorités coloniales de Rabat en 2010, au cours du violent démantèlement du camp de Gdeim Izik, à Laâyoune occupée, «est une grave atteinte aux droits de l'Homme». Il s'agit «de militants sahraouis pacifiques». Par ce procès, le Maroc dévoile pour la énième fois «sa nature coloniale» au Sahara Occidental, d'où l'appel lancé par le ministre sahraoui à l'adresse de la communauté internationale à faire pression sur Rabat «pour la libération de l'ensemble des prisonniers politiques sahraouis des geôles marocaines».