Quatre jours après le séisme terrible, qui a frappé la ville de Béjaïa et ses environs provocant d'énormes dégâts matériels et un état de psychose au sein de la population, les familles durement touchées sont toujours livrées à elles-mêmes ne sachant plus à quel saint se vouer. Dans la journée de dimanche et afin d'alerter les responsables sur leur détresse, ces familles ont fermé un axe routier au niveau de la vieille ville, la partie la plus ébranlée par la secousse et passent désormais leurs nuits avec la belle étoile, la peur au ventre et avec un froid terrible qui s'invite comme pour aggraver leur cas. Mise à part la distribution de couvertures et de tentes ainsi que des matelas lors de la visite de la délégation ministérielle, ces familles sinistrées n'ont reçu, depuis, aucune visite de responsables locaux encore moins d'un signe de volonté à même de leur redonner l'espoir de bénéficier enfin d'un abri décent promis déjà lors d'un précédent tremblement de terre. Pendant ce temps, comme ils l'ont crié haut et fort durant la nuit d'avant-hier, «des logements demeurent vides dans plusieurs quartiers de la ville». C'est ce que confirment, d'ailleurs, les élus de l'opposition de l'APC de Béjaïa, qui déplorent en substance dans une déclaration rendue publique, hier, «l'inaction du chef de l'exécutif communal par intérim». «Au lieu d'appeler en urgence à la tenue d'une réunion de l'Assemblée populaire communale extraordinaire dans l'heure qui a suivi le séisme, le président de l'APC par intérim, s'est contenté, dans la journée du jeudi, d'une sortie «Selfie», obligeant les élus à des actions isolées, discréditant toute l'Assemblée auprès de notre population», écrivent les élus de l'opposition déjà en disgrâce avec l'édile communal. «Au lieu de rassurer nos chers concitoyens par des mesures d'urgence, le président de l'APC par intérim, toute honte bue, n'a pas trouvé mieux que la loge des agents de sécurité du siège de la commune pour une aussi sérieuse et importante opération portant recensement des sinistrés» ajoutent-ils non sans décrier également la position du wali de Béjaïa qui «a brillé par son absence la nuit du séisme et n'a pas été rassurant en réitérant les promesses déjà faites par les services techniques (CTC), au moment où nos chers concitoyens attendent des mesures d'urgence, notamment le relogement immédiat des familles sinistrées», soutiennent les élus de l'APC de Béjaïa. Par ricochet, ces élus de l'opposition rejoignent la plainte des sinistrés de la commune de Béjaïa en rappelant «toute la défaillance de l'Etat en matière de politique de logement social à Béjaïa qui n'a bénéficié d'aucune distribution depuis deux décennies, de l'arrêt des différents dispositifs de réalisation de logements et de l'existence de logements en état d'abandon». Comme dénoncé par les victimes du plateau Amimoun, de Bab Ellouz, de Tamindjout et des autres quartiers sinistrés, les élus de l'opposition au sein de l'Assemblée populaire communale de Béjaïa, qui ne peuvent qu'être très au fait de la réalité des logements, exigent de «libérer les logements RHP de la cité Oued Romane, ceux occupés de la cité Zedma, les logements de la cité 200 Logts de la cité Ihaddaden, Sidi Ali Lebhar et la cité Edimco, enfin de distribuer les logements des pôles d'Ighzer Ouzarif et Sidi Boudrahem». Devant «l'irresponsabilité, la léthargie, le laxisme et le mutisme avérés du président par intérim», les élus majoritaire de l'Assemblée populaire communale de Béjaïa, appellent tous les élus, le secrétaire général, les divisionnaires technique et administratif, les directeurs exécutifs à la tenue d'une réunion extraordinaire de l'assemblée populaire communale, mardi prochain.