Dans les clubs comme le Bayern Munich, il est assez rare de voir l'institution prendre feu. Il est encore plus rare que les dissensions entre les dirigeants sortent dans la presse. Alors que les Bavarois règnent en maître sur la Bundesliga avec quatre points d'avance sur leur plus proche poursuivant, Leipzig, qu'ils sont toujours aussi impressionnants en Ligue des Champions et que Robert Lewandowski devrait au moins égaler le record de Gerd Müller puisqu'avec ses 35 buts, il s'approche de son illustre prédécesseur, qui en avait inscrit 40 en 1971-1972, les tensions internes font de l'ombre. En cause? Des désaccords entre l'entraîneur, Hansi Flick, vainqueur de tout ce qu'il y avait à remporter depuis son intronisation sur le banc et Hasan Salihamidžiæ, le directeur sportif des tenants du titre en C1. L'Equipe se fait le relais de ce qui se dit outre-Rhin et nous apprend que les deux hommes sont très loin d'être sur la même longueur d'onde en ce qui concerne la politique de recrutement des joueurs de la formation bavaroise. Les deux hommes se sont vus pour discuter il y a quelques jours et au lieu d'apaiser les tensions,ils les ont ravivées. «Nous ne souhaitons pas que cette affaire de famille s'envenime. Nous devons veiller à ce que la situation ne devienne pas pire que celle qui concerne la famille royale d'Angleterre», a même lâché Karl Heinz Rummenigge, le président du club dans les colonnes de Welt am Sonntag. Mais sur le terrain, cela se voit. Ce week-end, par exemple, David Alaba était positionné au milieu de terrain alors que Joshua Kimmich était absent. Dans l'absolu, Flick aurait pu mettre Marc Roca au milieu ou encore faire jouer Lucas Hernandez dans l'axe. Il a préféré laisser l'Autrichien au milieu de terrain et titulariser Niklas Süle. Les deux hommes, qui auraient pu jouer, sont deux recrues du directeur sportif et ils payeraient ainsi les pots cassés. Ensuite, alors que le score était assuré (4-0 à la mi-temps), Flick a décidé de ne pas donner de temps de jeu à Bouna Sarr, lui aussi recruté par Salihamidžiæ. Les dirigeants allemands nous ont habitués à vite trancher, mais là, ça commence à être vraiment tendu alors que de nouveaux titres tendent les bras aux Bavarois...