Le barrage de Tichy-Haft de Béjaïa qui a connu, selon Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, une «véritable épopée», sera mis en eau dès le début du mois de juin prochain. Quant à son fonctionnement, cela interviendra à partir du mois de septembre si les délais sont bel et bien respectés. Cette infrastructure hydraulique, initiée, faut-il le dire, en 1989, a connu différentes étapes de turbulences pour être reprise récemment afin de régulariser un volume d'eau de 150 millions de mètres cubes. D'après la version officielle, le barrage a connu "une multitude de mésaventures" qui ont failli, plusieurs fois, compromettre sa destinée. Le projet, à cause de son importance stratégique, selon le ministre, a été conduit à bon port, pour un montant estimé à 5,32 milliards de dinars, dont 3,7 milliards de dinars déjà consommés. Selon les explications fournies sur le chantier, 47 millions de mètres cubes seront mobilisés pour couvrir les besoins en eau potable et industrielle de 23 agglomérations situées le long du couloir de la vallée de la Soummam, entre Akbou et Béjaïa, soit sur une distance de près de 80 km. Quant à l'usage agricole, 43 millions de mètres cubes sont également mobilisés pour l'irrigation de 3200 hectares dans la Haute Soummam à l'ouest et 6400 autres dans les périmètres du Sahel à l'est. L'entreprise mixte algéro-italienne, "Astaldi-ETRHaddad" s'emploie depuis octobre dernier à installer le complexe hydrique pour le traitement des eaux potables, laquelle station, qui sera livrée selon les prévisions en novembre 2007, est d'une capacité de traitement de 120.000 mètres cubes. Méprisées au départ par les concepteurs du couloir d'alimentation, les deux localités de Bouhamza et Tamokra seront finalement prises en charge après les réclamations des citoyens. L'on annonce lors de la même visite le transfert prochain de l'Epdemia, agence locale de gestion de l'eau, à l'Algérienne des eaux (ADE). Une nouvelle forme de gestion qui devra, a-t-on expliqué, mettre un peu plus d'ordre dans la maison. Le département des ressources en eau vise à travers la reprise de cette infrastructure hydraulique, l'amélioration de la ressource mobilisée et l'alimentation en eau potable des 22 communes qui seront desservies. L'amélioration de l'assainissement est également ambitionnée. Mais, la réhabilitation du réseau d'AEP de la ville des Hammadites est entravée, paraît-il, par plusieurs contraintes. Il s'agit, entre autres, de l'encombrement des sous-sols (gaz, assainissement, câbles électriques et téléphoniques) et de l'extension anarchique de la ville. A cette infrastructure, appelée barrage Tichy-Haft, s'ajoutera une autre en perspective qui sera mise en place dans la localité de Timezrit, à en croire le ministre des Ressources en eau.