Le ministère des Ressources en eau met du sien pour booster le développement de l'agriculture à Aïn Defla. En visite dimanche dans cette wilaya, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, a procédé à la mise en eau du barrage Sidi-M'hamed Bentaïba. D'une capacité de 75 millions de m3, ce barrage a coûté la rondelette somme de 6,5 milliards de dinars, un financement de la Banque africaine du développement. En appoint au barrage de Ouled Mellouk, qui est d'une capacité de 127 millions de m3, il servira à l'irrigation de la plaine d'El-Amra-Abadia d'une superficie de 8 450 ha. L'objectif est l'amélioration de la production agricole, surtout que la wilaya de Aïn Defla assure à elle seule 30% de la production nationale de pomme de terre. M. Sellal a décidé de consacrer une partie des eaux du barrage, soit 14 millions de m3, à l'alimentation en eau potable de 4 à 5 localités (Khemis-Miliana, Sidi Lakhdar, Arib, M'khatria et Aïn Defla). Le ministre a, d'autre part, invité les responsables locaux à procéder au revêtement de la piste menant au barrage avant la fin du mois en cours. Tout comme il leur a enjoint de raser un hameau implanté au milieu du barrage, deux jours seulement après l'Aïd. Les 30 familles habitant le hameau doivent être déplacées. À entendre les explications des cadres de la wilaya, elles s'y sont installées illégalement. Les vrais locataires, 300 familles environ, ont été déjà relogés ailleurs. Pour revenir à la plaine d'El-Abadia, “la petite Mitidja”, comme l'a surnommée avec une pointe d'orgueil un responsable de la wilaya, a bénéficié d'un système d'irrigation fort de 3 stations de pompage et de 3 réservoirs, mais qui n'est pas fonctionnel. “Tout le système doit commencer à fonctionner”, a recommandé le ministre. Il y a lieu de savoir que le barrage Bentaïba est la cinquième infrastructure de ce genre dont dispose la wilaya. “5 barrages c'est énorme pour une wilaya”, affirme Sellal. Qu'à cela ne tienne, il a procédé à l'inauguration du petit barrage de Oued Taria, dans la commune d'El-Abadia. D'une capacité de 2 millions de m3, il servira à l'irrigation de 300 ha. Son exploitation sera confiée, avec l'assistance technique du service hydraulique, à l'association des irrigants. “L'Etat vous a construit ce barrage, maintenant c'est à vous de l'exploiter et surtout de l'entretenir”, affirme Sellal au représentant des irrigants. Quatre autres petits barrages sont en cours de réalisation. Les délais de finalisation des travaux varient entre 12 et 16 mois. Le ministre a insisté pour qu'ils soient rabaissés à 8 mois. “D'ici septembre, tous ces barrages doivent être réceptionnés”, a-t-il averti. Et de promettre : “Vous avez 5 petits barrages, on peut vous en rajouter 5 autres.” “Vu la vocation agricole de Aïn Defla, nous avons décidé de mettre le paquet”, explique-t-il. En somme, l'objectif de cet effort est l'amélioration de la production agricole, l'intensification des cultures vivrières, l'amélioration de la situation socio-économique de la population et, bien sûr, la création d'emplois. Mais il y a lieu de savoir que l'Algérie compte quelque 300 petits barrages. En outre, cette année, elle a réceptionné 5 barrages. “C'est un record. Peu de pays peuvent se le permettre”, s'est enorgueilli Abdelmalek Sellal. Quant au problème de la salinité des eaux souterraines d'El-Attaf, le ministre a décidé de l'approvisionner en eau potable à partir du barrage de Ouled Mellouk. Ceci dit, le ministre a visité d'autres projets en cours de réalisation (une station d'épuration des eaux usées de la ville de Aïn Defla, l'aménagement hydraulique du périmètre du haut Chellif, etc.) et inauguré le siège de la Direction de l'hydraulique de la wilaya. A. C.