Ce rôle consistera en l'avènement d'une organisation des pays exportateurs de gaz. La signature, en marge de la visite en Algérie du président Vladimir Poutine, d'un accord de coopération énergétique, entre Sonatrach et le géant gazier russe Gazprom, est annonciatrice d'une alliance stratégique, qui pourrait peser de tout son poids sur la scène internationale. C'est, en effet, l'appréciation du quotidien britannique The Times qui, dans son édition d'hier, estime que les deux compagnies pourraient jouer dans un proche avenir un rôle clé dans l'avènement d'une organisation des pays exportateurs de gaz, à l'instar de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), au regard des développements importants enregistrés sur le marché gazier. D'autant plus que Sonatrach et Gazprom sont toutes les deux membres du Forum des pays exportateurs de gaz, composé de 15 pays. Le tabloïd justifie son analyse du fait que Sonatrach et Gazprom occupent les premières places sur le marché émergent du gaz liquéfié. Il convient de rappeler que l'Algérie est le deuxième exportateur de gaz vers l'Europe et occupe une place de choix en matière de commercialisation de gaz. Sans oublier que notre pays est, depuis les années soixante-dix, un exportateur traditionnel de gaz liquéfié vers l'Amérique. Elle est aussi, depuis les années soixante, une pionnière dans la technique du refroidissement du gaz à -160 degrés. L'Algérie est également le deuxième plus grand exportateur de gaz naturel vers l'Europe après la Russie. S'agissant des réserves de gaz, elle occupe le huitième rang mondial avec 4,5 trillions de mètres cubes qui sont appelés à s'élever à 8 trillions de mètres cubes à la faveur des nouvelles prospections dans le Grand Sahara. Par ailleurs, selon le directeur exécutif du groupe gazier italien ENI, Paolo Scaroni, à l'horizon 2010, 40% des importations gazières italiennes se feront à partir de Russie et 35% à partir d'Algérie. Il est utile de préciser que la position de l'Algérie sur le marché gazier international est confortée par son volume de production qui la place au quatrième rang ainsi que par sa position géostratégique. La jonction avec le sud de l'Europe est réalisée par le biais du gazoduc Transmed qui la relie au sud de l'Italie et par le gazoduc traversant la péninsule ibérique (Espagne et Portugal) via le détroit de Gibraltar. Il est également prévu la réalisation d'un troisième gazoduc reliant directement l'Algérie au littoral espagnol dans l'objectif d'augmenter les capacités d'exportation gazières vers l'Europe. L'Europe dépend presque entièrement des importations de gaz de Russie, d'Algérie et de Norvège. Pour des considérations écologiques, le gaz figure parmi les sources d'énergie qui seront très demandées à l'avenir, vu la polémique sur la rentabilité économique de l'énergie nucléaire.